Points ou centres d'intérêts
Novi-Sad, une ville d’histoire au carrefour des cultures
L’année exacte de fondation de la ville de Novi-Sad reste inconnue mais des fouilles ont permis de retrouver des traces d’habitations humaines datant du paléolithique.
Si Novi-Sad a depuis acquis le surnom d’ « asile de tolérance » c’est qu’il s’agit d’une des villes les plus pluriethniques de Serbie. Située sur les rives d’une ancienne mer, la ville se trouve au point de rencontres des cultures européennes et balkaniques dont elle fait si bien la synthèse. En 1748, Novi-Sad obtint le statut de ville royale libre. Ce statut fut décisif dans le rayonnement économique et culturel de la ville : exemptée des droits de l’administration féodale, la ville se développa dès lors autour des valeurs de liberté et d’indépendance. Au début du XIXème siècle, Novi-Sad devint de ce fait la capitale de la culture Serbe, à tel point qu’on la surnomma « l’Athènes de Serbie ». En 1864, la plus ancienne institution scientifique et culturelle de Serbie, Matica Srpska, quitta Budapest pour s’installer à Novi-Sad. Les quelques 800 000 livres de sa bibliothèque suivirent le même chemin. Le Théatre National Serbe fut lui aussi fondé à Novi-Sad en 1861. Rien d’étonnant, alors, que Novi-Sad soit devenue le lieu de passage obligatoire pour tous les acteurs de la vie culturelle serbe du XIXème et du début du XXème siècle qui se pressèrent sur les rives du Danube. Aujourd’hui encore, Novi-Sad est connue pour se distinguer par son hospitalité, son ouverture au monde et le multilinguisme qui y règne.
La forteresse Petrovaradin, emblème de la ville multiculturelle
Comme tout point de rencontre, la ville fut aussi un objet de convoitise, un lieu stratégique où la guerre comme la paix pouvaient se faire et se défaire. Un espace militaire y a donc été construit. Perchée sur la roche volcanique de la rive droite du Danube, la forteresse de Petrovaradin est un des plus célèbres sites fortifiés d’Europe. Visible depuis la ville, le monument est une visite incontournable pour le voyageur de passage car il reflète la diversité des cultures présentes dans la région.
Aussi connue sous le nom de « Gibraltar du Danube », l’impressionnante bâtisse fut d’abord érigée au XIIIème siècle par les habitants des alentours. Au XVIème siècle, les Turcs occupèrent la ville et changèrent l’aspect de la première forteresse. La construction a été retouchée au XVIIème siècle par Ludwig Badenski, selon le système Vauban, ce qui la rend familière aux visiteurs européens.
Sur 112 hectares, c’est un véritable labyrinthe qui s’offre au touriste, avec des ruelles, des remparts, des souterrains, des tunnels et de nombreux ponts.
Facilement accessible en bus, la forteresse vous offrira ainsi une jolie promenade architecturale et une vue splendide sur la ville en contrebas.
Le centre-ville et ses merveilles
Après l’avoir aperçue depuis sa forteresse, le visiteur pourra se diriger vers la ville, qui offre de nombreux divertissements. De ses ruelles ombragées à ses grands temples décorés, en passant par ses remarquables musées, Novi-Sad a de quoi s’enorgueillir.
Le promeneur pourra flâner au cœur du centre historique piétonnier qui foisonnent de ruelles, impasses et cours intérieures où se logent de petits restaurants, cafés et commerces. La charmante ruelle de Laze Teleckog est une des plus appréciée pour ses cafés et ses bars. Une artère plus importante est la rue Zmaj Jovina où se situent les restaurants et les magasins connus. La rue Dunavska vous mènera quant à elle à un espace vert prisé par les locaux et à proximité du Danube.
Ces déambulations mèneront aussi le visiteur à la place de la Liberté, très animée, peuplée de badauds, de commerçants et de pigeons. C’est là que se situent le bel hôtel de ville et la cathédrale catholique de la ville.
Les lieux de cultes à Novi-Sad
La cathédrale orthodoxe avec son orgue et ses rangées de prie-Dieu est également une étape intéressante. Il s’agit en effet du plus ancien sanctuaire de la ville, qui a été construit en 1730 dans un pur style baroque.
Dans l’église Almaska, vous trouverez une œuvre d’Uros Predic de grande valeur : l’icône de la Sainte-Vierge.
Enfin, l’une des plus grandes synagogues d’Europe, datant du début du XXème siècle, peut également être admirée dans le centre-ville. Son style, emblématique de la période de la Sécession sera certainement l’occasion d’une belle découverte architecturale.
Outre ces lieux de cultes magnifiques, la ville compte pléthore de galeries d’arts. La galerie de Matica Srpska est la plus grande et la plus reconnue d’entre elles. Elle possède deux antennes dans le centre-ville où vous pourrez admirer des pièces remarquables. Dans le Memorial Beljanski, vous trouverez une belle collection représentative de l’art serbe du XXème siècle. Enfin, la galerie des beaux arts constituée par Rajko Mamuzic séduira également les esthètes.
Le long du Danube, le temps coule…
Le Danube, compagnon de toujours de la vile aux mille cultures, offre de magnifiques moments à ceux qui savent prendre le temps de l’admirer. Le Quai de Belgrade, dit « Corso », et les nombreuses plages aux alentours invitent à la flânerie. Le soir, au coucher du soleil, les amoureux se promènent main dans la main sous les reflets chatoyants du plus long fleuve d’Europe.
En été, le « Strand », la plage la plus entretenue et la plus connue des environs, étire paresseusement ses 700 mètres de long au bord du fleuve. Le parc attenant, avec ses cafés et ses restaurants et les hauts arbres touffus qui y prodiguent une ombre bienfaisante, sont aussi courus que les bords ensoleillés de l’eau. Sur le sable qui accueille près de 15 000 personnes par jour en été, une foule hétéroclite de vacanciers cohabitent en toute harmonie. Les infrastructures comme les douches, les toilettes et les cabines ne font pas défaut. Les courants peuvent être dangereux si vous n’êtes pas un nageur confirmé mais vous pourrez de toute manière profiter de la plage car de nombreux événement et des compétitions sportives y sont organisés de la fin du printemps et au début de l’automne.
Les parcs naturels autour de Novi-Sad
Le Danube est de surcroît l’habitat d’une multitude d’oiseaux dont certaines espèces sont protégées. Facile d’accès à vélo, les marécages de Kovije et Petrovaradin sont des réserves naturelles où vous pourrez les observer. Chaque année, début juin, un safari photo est organisé à la rencontre de ces habitants du bord du Danube parfois méconnus. En suivant le fleuve sur une vingtaine de kilomètres, vous trouverez ensuite le Parc National de Fruska Gora. Grand espace couvert de forêts et de lacs, lieu de nidification favori de certaines espèces d’oiseaux et site connu pour ses précieux ensembles géomorphologiques, le parc offre de nombreux lieux d’excursions et permet la visite de ses célèbres monastères dont certains datent du XVème siècle.
La vie au rythme des festivals
Après toutes ces visites culturelles, venons-en aux faits. En dépit de son haut patrimoine historique, culturel et naturel, Novi-Sad s’est fait connaître ses derniers temps par les festivals qui y sont organisés.
Le Festival EXIT Summer Noise, notamment, est le plus grand festival de musique en Europe du sud-est. Créé en 2000, il a été sacré Meilleur Festival Européen en 2007 par les UK Festival Awards. Cette récompense est probablement dûe à la qualité et à la diversité des artistes de tout horizon qui y sont présentés chaque mois de juillet. Là encore, la forteresse de Petrovaradin, où se tient la manifestation, est au croisement des cultures car le festival réunit des icones des scènes rock, pop, électro, reggae… Les fans se pressent par centaines de milliers pour assister aux concerts.
Même en dehors de ce festival maintenant mythique, Novi-Sad est connu pour ses événements d’ampleur qui réunissent des personnes venues du quatre coins du monde, si bien qu’il n’est pas un mois dans l’année sans festival. La foire internationale de Novi-Sad, initiée en 1923, réunit chaque année près de 600 000 personnes autour de la plus grande foire agricole de la région.
Citons aussi, parmi d’autres, le festival de musique de rue, le Festival international de jazz, le Festival du film et des médias, le Festival international de théâtre alternatif dit « Infant », le Festival international de l’art vidéo ou « Videomedeja », ou encore le « Lorist », foire internationale de la chasse, de la pêche, du sport, et du tourisme nautique.
Rédacteur :
Marion Rouillot
