Points ou centres d'intérêts
Au coeur de la Transylvanie
Sibiu se trouve en plein cœur de la Roumanie. Au sud de la Transylvanie, la rivière Cibin, affluent de l'Olt, parcourt la ville. Le site de Sibiu est bordé de nombreuses chaînes montagneuses. La ville se trouve en effet à 14 kilomètres des montagnes Lotrului, à 12 kilomètres des montagnes de Cibin et à 20 kilomètres de celles de Fagaras. Elle touche également au plateau des Târnave. Au centre de l'Europe, le climat y est tempéré-continental. Trois zones constituent la ville. La ville haute et la ville basse forment la vieille ville. Les quartiers les plus modernes sont au Val d'Or. Enfin, les villages de Turnisor et de Gusterita furent rattachés à la ville.
Ville fortifiée des Saxons
Les premières traces de l'existence de Sibiu remontent au XIIème siècle. Une charte de 1191 indique l'existence d'une ville nommée praepositium Cibiniensem, et témoigne de l'établissement des colons allemands sur le site du Cibiu en 1143. A partir de 1223, la ville est désignée sous le nom latin de Villa Hermanni. Détruite au XIIIème siècle par une invasion mongole, Hermannstadt s'étend réellement au XIVème siècle, lorsqu'elle devient un centre allemand en Transylvanie. L'ampleur des fortifications de cette époque témoigne de l'importance de la ville. Trois enceintes flanquées d'une dizaine de tours furent bâties afin de préserver la ville du danger turc. La ville ne céda jamais aux attaques répétées des Turcs, et fut surnommée «bastion de la Chrétienté ». Jusqu'au XIXème siècle, la ville fut le centre politique des Saxons de Transylvanie. L'Universitas Saxonum y siégea jusqu'en 1878. Au XVIIIème siècle, la Transylvanie et Sibiu furent incorporées à l'Empire austro-hongrois. Malgré une forte présence allemande, la ville fut rattachée à la Roumanie en 1920, grâce au Traité de Trianon. La ville ne fut pas ravagée par les plans urbains modernes de Ceaucescu. Son fils dirigeait en effet Sibiu, et aimait son aspect originel. Après la chute du mur de Berlin, la ville s'ouvrit de nouveau à l'Occident, et fut intégrée à l'Union européenne en 2007.
La ville basse médiévale, charmante et pittoresque
La ville basse s'étend entre la rivière Cibin à l'ouest et un plateau à l'est. Elle se développa en même temps que la première enceinte de Sibiu. On l'appelle Orasul de jos en roumain, Unterstadt en allemand. Cette première série de fortification fut détruite, mais on peut aujourd'hui voir deux tours du XVIème siècle appartenant à la quatrième enceinte. La ville basse regorge de maisons à deux étages dont les portails donnent sur une cour intérieur. Ces maisons s'alignent sur des rues plutôt larges, débouchant sur de nombreuses petites places. Dix-huit bâtiments médiévaux peuvent encore y être aperçus. La strada 9 mai de la ville-basse est la plus ancienne rue de Cibiu. Autrefois appelée Elisabethgasse, elle comprend sept immeubles classés monuments historique. Au numéro 43 de la rue se trouve notamment une maison du XVIème siècle. On y trouve également une maison gothique du XVème siècle. En marchant le long de cette rue, on aboutit sur la place Dragoner, à l'intersection de la strada Ocnei. La strada Ocnei possède elle aussi de nombreuses maisons anciennes, dont l'auberge de l'Agneau Blanc au numéro trois, remontant au XVème siècle. Enfin, le Pasajul Aurarilor (passage des Orfèvres) relie la place des Orfèvres et la Petite Place. Cette voie pittoresque débouchant sur un escalier est constituée de plusieurs maisons datant du XVIème siècle. Le passage est réputé pour être l'un des endroits les plus romantiques de la ville.
La Grande Place, centre névralgique de Sibiu
La Grande Place de Sibiu est le centre de la ville depuis le XVIème siècle. Elle mesure 142 mètres de long et 93 de large. Les maisons baroques du XVIIème et du XVIIIème qui la bordent sont surnommées les « yeux de la ville », à cause de leurs petites lucarnes en amande. Le palais Brukenthal, érigé en 1777 s'y trouve. Monument baroque unique en Roumanie, il était la résidence du gouverneur de Transylvanie du même nom. Le campanile de l'église catholique baroque de la ville se dresse également sur la Grande Place. Enfin, La Tour blanche du Conseil détonne sur la place : construite au XIVème siècle, elle est désormais ouverte aux visiteurs et la montée de ses sept étages est récompensée par une vue splendide sur la ville.
La Petite Place, au charme ancien
La Piata Mica, plus petite que la Grande place est caractérisée par une forme oblongue héritée des contours de la deuxième enceinte de Sibiu. Les maisons qui l'entourent comprennent des galeries voûtées et d'arcs plein-cintre où les artisans exposaient autrefois leurs marchandises. Le Pont des Mensonges se trouve à l'entrée de la place. Premier pont en fonte de Roumanie, il fut inauguré en 1860. Il est formé de quatre parties recourbées et ornées de rosettes. La légende veut qu'il s'écroulera le jour où un menteur l'empruntera. Deux maisons notables caractérisent la petite place. La Maison des Arts présente une arcade de huit arches, au-dessus de colonnes en briques. Elle hébergea dès 1370 la corporation des bouchers et fut une salle de théâtre au XVIIIème siècle. La Maison de Luxembourg, édifice baroque et rouge, fait aujourd'hui office d'auberge.
La Place Huet et ses monuments
La Place Huet accueille la cathédrale évangélique allemande, érigée au XIVème siècle sur le site d'une ancienne église romane. Son choeur du XIVème siècle à trois travées côtoie un transept et trois nefs. Le clocher de l'église fut dressé en 1494 : il s'élève à 73,34 mètres d'altitude. C'est la tour la plus haute de Transylvanie. Une fresque de l'artiste Johannes von Rosenau décore les murs de la cathédrale. A l'est de la place se trouve la maison paroissiale. Elle est caractérisée par un portail de pierre gothique sculpté par l'artisan Andreas Lapicida. Le portail représente Jean-Baptiste, l'empereur Frédéric et le pape Alexandre VI Borgia.
Les anciennes fortifications de Sibiu
Quatre enceintes furent élevées à Sibiu. La première fut construite entre 1191 et 1224, elle protégeait la ville basse. La deuxième englobait certaines zones de la ville haute, elle fut bâtie entre 1224 et 1241. La troisième enserrait toute la ville haute, et fut dressée entre 1357 et 1366. La quatrième enceinte de 1457 embrassait enfin la ville basse. Plusieurs vestiges de ces enceintes marquent le paysage urbain de Sibiu. La Tour de l'Escalier est le bâtiment le plus ancien de la ville, elle était l'une des trois portes rattachées à la première enceinte. Sa structure en briques du XIIIème siècle se dresse sur la Place Huet. Quelques portions de murailles de la deuxième enceinte ont survécu au temps. On peut les voir près des numéros 11 et 4 de la place des orfèvres. Une tour de défense à trois étages de cette enceinte demeure intacte au numéro 5 de la même place. Trois tours de la troisième enceinte demeurent visibles de nos jours. La Tour des Arquebusiers, la Tour des Charpentiers, et la Tour des Potiers se côtoient sur la rue des Fortifications. Enfin, le bastion des Mercenaires du début du XVIIème siècle est le dernier bastion urbain de la ville haute de Sibiu. Sur son mur se trouve une gravure des armoiries de la ville, réputée pour la finesse de son exécution et sa beauté.
Les Musées : richesses artistiques et historiques
Si le patrimoine urbain de Sibiu impressionne par sa diversité et son authenticité, la ville dispose également de musées aux trésors d'art et d'histoire. La galerie d'art Brukenthal expose les collections du gouverneur de Transylvanie Samuel von Brukenthal, riches de 800 tableaux. De nombreux dons vinrent compléter la sélection originale qui est accessible aux visiteurs dans l'ancien palais résidentiel du gouverneur. On y trouve des estampes rares et une bibliothèque de 300 000 documents, dont de nombreux incunables, ainsi que des manuscrits roumains anciens et transylvaniens.
La galerie d'art nationale regorge elle aussi de multiples joyaux artistiques. Sa collection compte 1200 œuvres de peintures des écoles européennes du XVème au XVIIIème siècle. L'école flamande y est notamment représentée par Rubens et Anton van Dyck, tandis que les peintres Cranach l'Ancien et Peter Strudel illustrent la période allemande. Le musée s'enorgueillit enfin de plusieurs œuvres du maître italien Boticelli.
Enfin, le complexe ASTRA est dédié à l'histoire des villages roumains. Les visiteurs peuvent y voir des maisons d'habitations reconstituées, des intérieurs authentiques, ainsi que des outils d'artisanat et d'industrie. 340 bâtiments d'époque et 19 000 objets font découvrir la vie traditionnelle des anciens Roumains et Transylvaniens.
La Cathédrale orthodoxe de Sibiu
Sibiu est orthodoxe à plus de 90%. La beauté de sa cathédrale témoigne de cet héritage chrétien déterminant. Pensée par l'évêque Andrei Saguna, elle fut construite entre 1902 et 1905 grâce à l'aide des donations de l'Empereur d'Autriche François-Joseph Ier et le du gouverneur de Transylvanie. La nef est surmontée d'une coupole soutenue par des quartiers de voûtes. Quatre tours entourent la nefs, dont deux sont octogonales et deux autres carrées, ornées de bulbes. Le fronton au-dessus de l'entrée de la cathédrale est orné d'une mosaïque du Christ entouré des quatre évangélistes. Si son extérieur de briques bichromes et de cuivre étonnent les visiteurs, les panneaux en bois de l'iconostase émerveillent d'autant plus. Il furent réalisés par les maîtres Octavian Smighelschi et Arthur Coulin.
Rédacteur :
Anne Chabot
