Points ou centres d'intérêts
Un passé chargé
A l’origine, la ville portait le nom d’Izcuinapan, qui lui avait été donné par le peuple d’autochtones présent sur place. Avec l’arrivée des premiers colons espagnols au début du XVIème siècle, la ville pris alors le nom de San Miguel El Grande ou San Miguel de los Chichimecas, en honneur au fondateur de la ville, le Père Juan de San Miguel. Mal acceptés par les autochtones, les Espagnols furent victimes de nombreuses attaques. En raison de ces attaques et du manque continuel d’eau, il fut décidé de déplacer le lieu originel de la ville. Le village fut rétabli en 1555 et servait alors de missions et d’avant-poste militaire. Cette nouvelle localisation apporta à la ville deux sources d’eau douce ainsi qu’un bien meilleur terrain pour la défense. La ville de San Miguel se trouvait alors sur le chemin de la route qui reliait Mexico et la zone de Zacatecas, où se trouvaient des ressources importantes de métal. Le passage par San Miguel a valu à ceux qui transportaient le métal d’être attaqués à de nombreuses reprises par les autochtones. Pour limiter ses attaques et les révoltes montantes contre la domination espagnole, il a été décidé par le gouvernement de limitées les règles et de supprimer les taxes pour les autochtones. La ville pris un tournant et sa vocation devint de servir les voyageurs et leurs besoins. C’est de là qu’elle tira en partie sa richesse. En effet l’industrie textile fut un moteur de l’économie de la ville. Arriva le XVIIIe siècle, entre l’époque baroque et l’époque néoclassique, qui représenta l’apogée de la ville grâce notamment aux nombreux édifices construits durant cette période. La ville, et ses 30 000 habitants, devint alors un des endroits les plus importants et prospères de la Nouvelle Espagne. La période de déclin commença au début du XIXème siècle avec la guerre d’indépendance du Mexique. San Miguel fut la ville natale de Juan Aldama et Ignacio Allende, qui prirent part dans la conspiration contre le gouvernement colonial à Mexico. C’est ainsi que la ville fut la première à se libérer de la domination du gouvernement espagnol. En 1826, la ville fut nommé San Miguel de Allende en hommage à Ignacio Allende. Toutefois comme aucune action militaire ne prenait place dans la zone on observa un déclin économique en raison de la baisse de l’agriculture et du départ de nombreux habitants. Tout au long du XIXème siècle, la ville fut partagée entre les valeurs des libéraux et celles des conservateurs. Le regain économique apparut à la fin du XIXème siècle avec la construction de barrages, de voies ferrées et d’un aqueduc. L’introduction de vergers donna un nouveau souffle à l’agriculture. Toutefois ce regain fut de courte durée car l’arrêt des mines amena un nouveau déclin dans la quasi totalité de l’Etat. Ce qui restait alors fut comme figé dans le temps, en raison du statut de ville historique et protégée. San Miguel de Allende était sur le point de devenir ville fantôme au début du XXème siècle. Mais les structures coloniales baroques et néoclassiques de la ville suscitèrent l’intérêt d’artistes étrangers qui décidèrent d’élire domicile à San Miguel de Allende. Des instituts d’art et de culture furent créés comme l’Institut Allende ou l’Ecole de Beaux Arts. Forte de sa réputation, la ville accueille depuis de nombreux retraités, artistes, écrivains, étudiants et touristes étrangers. Cette ville cosmopolite a ainsi mis en place une économie de services. Aujourd’hui de nombreux touristes viennent à San Miguel de Allende pour y découvrir les trésors de la ville.
Le centre historique, l’attraction principale de la ville
Si la ville de San Miguel de Allende a subi de nombreux changements au cours des derniers siècles, le centre historique reste, en grande partie, le même qu’il y a 250 ans. On retrouve à l’entrée de la ville les statues de ceux qui ont marqué l’histoire de la ville – Ignacio Allende, Juan Aldama, Miguel Hidalgo et Josefa Ortiz de Dominguez. Dans le centre historique, on ne retrouve ni horodateur, ni feux de signalisation, ni aucun fastfood. Les rues sont bordées de maisons et d’églises datant de l’époque coloniale. Les bâtiments sont riches en détails architecturaux. Les murs des maisons sont peints dans des couleurs chaudes – dans des tons ocre, jaune ou orangé – les jardins sont bien entretenus – en général à l’arrière des maisons – et on y trouve de nombreuses vignes de bougainvilliers. Ces caractéristiques conférent à la ville une atmosphère chaleureuse et conviviale. Beaucoup des bâtisses de taille plus importantes possèdent de grandes portes par lesquelles passaient les voitures attelées à l’époque. Les dédalles de ruelles étroites et pavées montant et descendant offrent des promenades inédites et charmantes, aussi bien en journée qu’en soirée. Dans le cadre de la préservation de ce centre historique, tous les projets de construction doivent être conformes à l’architecture coloniale que l’on retrouve dans cette zone. La moitié des bâtiments coloniaux a été transformée, partiellement ou en totalité, en magasins, restaurants, galeries d’art, ateliers ou autres hôtels. La première construction moderne du centre historique date de 2010. Il s’agit d’un hôtel design dont les espaces publics sont décorés avec des œuvres d’art d’artistes contemporains latinos et dont seul le mur extérieur reflète le style colonial. Outre le centre historique, la ville possède de nombreux autres sites à visiter.
Les sites d’intérêt
Tout d’abord, l’incontournable paroisse de San Miguel de Allende, emblème de la ville. Construite au XVIIème siècle, elle possédait à l’origine une façade mexicaine traditionnelle, remplaçait par une façade néogothique en 1880. Ses deux hautes tours sont visibles depuis la plupart des quartiers de la ville. A cause de nombreux pillages au cours de l’histoire du Mexique, la plupart des ornements intérieurs de l’église ont disparu. Sur le côté de la paroisse, on trouve l’église Santa Escuela, fondée par Luis Felipe Neri en 1742. La légende raconte que c’est dans cette ancienne chapelle que fut célébrée la première cérémonie chrétienne à San Miguel de Allende. En face de la paroisse se trouve la Place Allende, communément appelée Jardin Principal, dans un style architectural très français. De nombreux groupes se retrouvent le week-end pour jouer sous le kiosque. Le centre culturel Ignacio Ramirez, ou l’école des Beaux Arts, se trouve dans l’ancien couvent des sœurs de la conception, qui fut fermé à la fin du XIXème siècle. L’école des Beaux Arts fut fondée par le Péruvien Felipe Cossio del Pomar et l’Américain Stirling Dickinson. A côté du centre culturel se dresse l’église Inmaculada Concepcion, construite entre 1755 et 1842 avec sa coupole octogonale inspirée des Invalides à Paris. On peut aussi visiter le musée Casa de Allende (la maison de Allende), construit en 1759 qui mélange le style baroque et le style néoclassique. Le musée est consacré à l’histoire de la région depuis l’ère préhistorique. Une partie du musée est dédiée à Ignacio de Allende et certaines pièces où il vivait ont été conservées en l’état. Au nord du Jardin Principal se trouve le Palais Municipal, appelé Casa Consistorial et construit en 1736. Le bâtiment a été endommagé à plusieurs reprises et il ne reste que peu d’éléments du bâtiment d’origine. La bibliothèque publique sert de centre communautaire pour l’importante population étrangère de San Miguel de Allende. Elle fut créée par la Canadienne Helen Wale dans le but d’aider les enfants du quartier. Au sud du centre historique, le parc Juarez, créé au début du XXème siècle sur les rives d’une rivière et dans un style français. C’est un endroit idéal pour profiter de la faune et la flore mexicaine dans un cadre verdoyant et convivial et aussi de pouvoir s’adonner à des activités physiques comme la course à pieds ou le basketball. Non loin de là, le marché de Zacateros, marché traditionnel mexicain, propose de l’artisanat typique avec des objets en laiton ou en verre. Autre marché typique à voir : le Mercato de Artesanias. Mais la ville possède encore bien d’autres richesses à admirer. Une chose est sûre, il faut prévoir de rester suffisamment longtemps pour profiter de tout ce que la ville a à offrir.
Des festivals pour s’imprégner de la culture locale
La religion a une place très importante dans la vie des habitants de San Miguel de Allende. Les festivals qui s’y déroulent combinent l’activité sociale et l’expression religieuse. La plus grande fête de la ville est celle célébrant le Saint Patron, l’archange Michael, la semaine du 29 septembre. Tout au long de la semaine – appelée les fêtes de San Miguel de Allende – il y a des événements sportifs, des événements culturels, des soirées, des danses et encore bien d’autres activités. Parmi les fêtes religieuses il y a également la Semaine Sainte. Lors de cet événement les enfants sont déguisés en ange et les adultes portent des costumes d’époque. On compte aussi à San Miguel de Allende des festivals culturels comme le festival annuel de la Musica de Camara, se tenant en août dans le centre historique. Mais, à San Miguel de Allende, à chaque mois de l’année correspond un festival. La Jornada de Cultura Cubana se tient en Mars, le Festival de Titeres en Avril, le Festival de Convivencia y Hermandad Universal en mai, le Desfile de Locos en Juin, le Festival Expresiones Cortos en Juillet, la Feria Nacional de Lana y Latón, le festival de Jazz Blues en Novembre et enfin le Festival de San Miguel de Allende en Décembre. Il n’est certainement pas nécessaire de rappeler que la ville de San Miguel de Allende est considérée comme un lieu de prédilection pour les artistes et écrivains que la ville s’attache à promouvoir.
Rédacteur :
Marion Rouillot
