Points ou centres d'intérêts
Des paysages époustouflants
Acapulco est une ville étroite et dont la largeur ne dépasse pas le kilomètre, coincée entre la côte et les montagnes. Bien que très belles, ces dernières provoquent un climat très chaud, tempéré par le passage de l’Abra de San Nicolas. C’est aussi cette chaleur qui dure toute l’année qui attire les touristes du monde entier. Faisant face à l’océan, Acapulco jouit de paysages extraordinaires : plages de sable fin, eau turquoise, montagnes verdoyantes, le tout bordé de palmiers. La baie Santa Lucia est considérée comme l'une des plus belles au monde. La plage blanche qui s’étend à perte de vue est une invitation au farniente, à s’allonger sur un transat pour siroter des cocktails colorés.
Mais se contenter de profiter de la plage allongé au soleil serait une erreur, la baie offre bien plus au sein de son décors de rêve. Il ne faut surtout pas rater les excursions dans les lagunes Coyuca, au nord-ouest, et Tres Palos, au sud-est. Elles sont l’occasion de découvrir les mangroves, cette végétation particulière aux régions tropicales et tout à fait étonnante. Les mangroves sont formées de différents arbres qui ont la particularité d’avoir des racines aériennes qui s’enfoncent dans l’eau et forment des pilotis. Les croisières entres les îles alentour sont également l’occasion de découvrir de nouveaux paysages ou, grâce aux bateaux à la coque vitrée, d’apercevoir les riches fonds marins ainsi qu’une statue immergée de la Vierge de Guadalupe, datant de 1958, Armando Quesado en mémoire d’un groupe de plongeurs morts.
Les falaises, enfin, sont le théâtre d’un étrange spectacle. Les plongeurs de La Quebrada Cliff sont peut-être l’attraction la plus célèbre à Acapulco. Cette tradition qui date des années 1930 a été rendue célèbre par Elvis Presley dans son film L’Idole d’Acapulco. Du plus haut sommet des falaises, des plongeurs (désormais des professionnels) font un saut de 40m dans un bassin extrêmement étroit et dont la profondeur varie entre 1,8m et 4,8m selon les vagues, ce qui rend le timing essentiel au bon déroulement du plongeon. Aujourd’hui, les plongeurs se produisent plusieurs fois par jour et le spectacle, devenu payant, s’est ritualisé. Les plongeurs montent sur la falaise après avoir prié devant un petit autel plus bas. Les spectateurs les suivent lors de ce trajet pour les encourager et leur donner des cadeaux et de l’argent. Une expérience essentielle lors de son séjour à Acapulco.
Le tourbillon de la nuit
À Acapulco la vie continue bien après que le soleil se soit couché sur les falaises de La Quebrada. La ville est réputée pour sa vie nocturne légendaire depuis que la station balnéaire est devenue la destination de prédilection des stars d’Hollywood et des nababs du monde entier dans les années 50. La bonne fortune d’Acapulco commence en 1920 quand le Prince de Galles et futur roi Edouard VIII visita la région en 1920. Très impressionné par la beauté des lieux, il recommande cette destination à ses compatriotes ce qui la rend très populaire au sein de l’élite anglaise. C’est à cette période que se développent les complexes hôteliers de luxe. Dans les années 50 Acapulco est à l’apogée de sa gloire et de son glamour, comptant des stars comme Elizabeth Taylor, Frank Sinatra, Eddie Fisher ou Brigitte Bardot parmi ses habitués. Tout ce petit monde scintillant gravite autour de Teddy Stauffer alias «Mister Acapulco», un musicien reconverti dans l’hôtellerie. Aujourd’hui les célébrités et millionnaires qui viennent séjourner à Acapulco sont plus souvent mexicaines qu’étrangères mais l’aura de cette époque reste intacte avec des noms tels que Luis Miguel et Placido Domingo.
Si on y dort le jour et vit la nuit, c’est qu’Acapulco est une boule d’énergie où le dîner est servi à minuit et les soirées durent jusqu’à l’aube. La vie nocturne est au coeur du discours touristique de la région depuis les années Hollywood. Les boîtes ouvrent après 23h et ne ferment que vers 5h. Elles changent de nom et de propriétaires comme de bikini ce qui créé une effervescence et un renouveau constant. Dans les hôtels, autour des piscines, au bord de la plage, tous les endroits sont bons pour boire un cocktail pendant que la maison offre des spectacles, concerts et autres distractions. Pour une scène plus rock ou techno et une ambiance décontractée, les plus jeunes privilégient les bars sur la côte, entre l’hôtel Fiesta Americana et le Continental Plaza.
C’est là que l’on retrouvera les jeunes américains venus profiter de «Spring break», les vacances de printemps traditionnellement tumultueuses des étudiants d’outre-Atlantique. Les plus jeunes d’entre eux choisissent de partir au Mexique car en plus du soleil, très appréciable après un long hiver studieux, et de l’océan, le Mexique a l’avantage d’autorisé la vente d’alcool à partir de 18 ans contre 21 ans aux Etats-Unis, un argument mis en avant depuis les années 90 pour attirer les «spring breakers». Ils sont plus de 100 000 à voyager au Mexique chaque année. Et depuis que Cancun a mis en place des mesures de contrôle plus strictes, ils sont de plus en plus nombreux à opter pour Acapulco et sa vie nocturne.
Une ville à l'histoire riche
Si les folies noctambules sont l’aspect le plus connus et mis en avant d’Acapulco, la ville n’en reste pas moins un lieu culturel tout à fait intéressant. Comme toutes les villes portuaires du monde, Acapulco est par nature un lieu de rencontre entre cultures différentes. Avant l’arrivée des espagnols, Acapulco est influencée par les Tarascans, Mixtèques, Zapothèques et Aztèques qui y font du commerce et la fréquente, sans jamais en prendre le contrôle. Passée sous domination espagnole, les hollandais et les anglais cherchent également à s’en emparer sans succès. Aujourd’hui on retrouve l’influence de toutes ces cultures dans les nombreux sites archéologiques et monuments.
Parmi les sites archéologiques de la région, celui de Tehuacalco est à noter car ouvert au public en 2008 seulement. Premier site archéologique associé au peuple Yope, il a été découvert au début des années 2000. Datant de 1200 voire 1300 av. JC, ce site était un lieu de culte de l’eau, construit, d’après la légende, par un géant, Tehua. Une empreinte de son pied est toujours visible, c’est «là où le géant a marché». Au centre de quatre montagnes indiquant les quatre points cardinaux, Tehuacalco était difficile d’accès et bien gardée par les Yopes qui étaient de féroces guerriers et n’a donc pas subit l’influence ni la domination Aztèque. Les structures principales sont le terrain de jeu de balle et la pyramide principale, la Incinera, qui fait plus de 20 mètres de hauteur. Le site est à 1h de trajet d’Acapulco environ mais très facilement accessible. Un autre site archéologique d’intérêt est la Palma Sola, «là où les roches parlent aussi». Ce site recèle 19 roches sur lesquelles sont gravées des formes humaines, animales et géométriques, pouvant représenter des scènes de la vie quotidiennes entre 200 av. J.C. et 600 ap. J.C. On peut également y apprécier une vue imprenable sur la baie d’Acapulco, Palma Sola étant située dans une forêt sur les hauteurs de la ville. De quoi ravir à la fois les amoureux de la nature et les passionnés de civilisations anciennes.
Des monuments plus récents sont également à découvrir. Le Fort San Diego, forteresse construite par les Espagnols, est certainement le plus important. Construit en 1616 par les conquistadors pour se protéger des pirates étrangers, le fort fait aujourd’hui partie du paysage du haut de sa colline au coeur de la ville. Le bâtiment a la particularité d’être construit en suivant la forme d’une étoile à cinq points et surtout d’offrir une vue imprenable sur la baie Sainta Lucia et le port. Depuis sa restauration en 2000, le fort abrite un musée historique sur Acapulco. C’est là qu’est le mieux reflété le croisement des cultures, visibles dans les nombreux objets présentés qui sont originaires des quatre coins du monde et qui ont été apportés par les marchands qui venaient à Acapulco ou trouvés lors des fouilles dans la région. Encore plus récente, la Maison Dolores Olmedo, située dans le centre-ville traditionnel. Cette collectionneuse mexicaine a légué toutes ses oeuvres au musée qui porte son nom. Parmi cette incroyable collection d’oeuvres d’art mexicaines, préhispaniques, coloniales, modernes, contemporaines, on compte plusieurs tableaux de Frida Kahlo et 145 tableaux de Diego Rivera, dont une fresque sur l’un des murs extérieurs représentant le serpent à plumes Quetzalcoatl et composée de mosaïques, de pierres et de coquillages. Les deux musées se complètent et permettent un bel aperçu de la culture et de l’histoire d’Acapulco.
Rédacteur :
Marion Rouillot
