Points ou centres d'intérêts
Histoire de la ville de Pise
Les premiers vestiges de l'occupation du site de Pise datent du Vème siècle avant JC, et atteste de la présence d'une ville qui entretenait des relations commerciales avec les Grecs et les Gaulois. On y a également découvert une nécropole étrusque. Selon les versions, Pise fut fondée au XIIIème siècle avant JC par le roi des Pisans Pelops, ou par le roi de Pylos Nestor. En 180 avant JC, Pise devient une colonie romaine appelée Portus Pisanus. Au VIIème siècle, elle est assimilée au Lombards et devient le premier port de la mer Tyrrhénienne (partie de la Méditérranée entre l'Italie, la Sicile, la Corse et la Sardaigne). En 774, la ville est prise aux Lombards par Charlemagne. Au XIème siècle, Pise poursuit son expansion économique, maritime et militaire et devient politiquement autonome. Le déclin de la ville surviendra au XIIIème quand elle sera vaincue par sa concurrente Gênes, puis par Florence qui l'intègre à son contado florentin. Elle parvient à retrouver son indépendance pendant 15 ans entre 1494 et 1509 quand le roi de France Charles VIII conquit Naples, mais elle fut ensuite reconquise par Florence. Sa puissance économique décline, ainsi que sa démographie, mais Pise reste un centre culturel assez important grâce à son université fondée en 1343.
L'université de Pise
Elle fut fondée par édit du pape Clément VI, ce qui lui conférait une reconnaissance européenne. Elle contient le plus ancien jardin botanique d'Europe, l'Orto Botanico, créé en 1544. Galilée y a été étudiant puis professeur de mathématiques. Les premières disciplines enseignées y étaient la théologie, le droit civil et la médecine. Elle compte aujourd'hui 57 départements dans 11 facultés et est reconnu pour ses recherches en agronomie, informatique (ce fut la première université italienne à ouvrir un cursus informatique de troisième cycle), sciences de l'ingénieur, mathématiques et médecine et est au premier rang des universités italiennes.
Piazza del Duomo : la cathédrale et la basilique
Surnommée la Piazza dei Miracoli (la place des Miracles), cette place est une grande esplanade au cœur historique de la ville et classée au patrimoine mondial de l'UNESCO. C'est là que se trouve la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption de Pise (le Duomo), la Tour penchée, le Baptistère et le Camposanto. La cathédrale est de style roman pisan, construite entre le XIème et le XIIème siècle, en marbre vert et blanc. Elle possède cinq nefs de 100 mètres de long, un plafond à caissons du XVIIème siècle, des colonnes corinthiennes en granit venant de l'ancienne mosquée de Palerme, une chaire sur cinq piliers et six colonnes de porphyre, et elle est ornée par la mosaïque du Christ en majesté, entouré par la Vierge et Saint-Jean l'Evangéliste du peintre italien de la pré-Renaissance Cimabue. Le premier étage du Baptistère est de style roman qui témoigne du début de sa construction en 1153, surmonté par une coupole gothique terminée plus de 200 ans plus tard. A l'intérieur, on peut découvrir les quatre piliers surmontés d'arc en plein cintre et les deux étages d'arcades, l'autel à six panneaux en marbre, plusieurs bustes et statues et la chaire sculptée par Nicola Pisano, architecte italien du XIIIème siècle.
Le Camposanto monumental
Le Camposanto monumental est le plus ancien cimetière de Pise, situé au nord de la Piazza del Duomo. Selon la légende, les corps enterrés là, d'illustres pisans, d'empereurs et de personnages importants, deviennent des squelettes en 24 heures. La construction du cimetière commença au XIIème siècle, à partir d'une cargaison de terre sacrée rapportée du mont Golgotha – colline à l'extérieur de Jérusalem sur laquelle les Romains crucifiaient les condamnés - par l'archévêque Ubaldo de Lanfranchi. Au départ le bâtiment était prévu pour être une église de la Santissimi Trinita (la Très Sainte Trinité). La construction de ce très long cloître gothique sera terminé en 1464. A l'extérieur, le mur est composé de 43 arcs aveugles et deux portes, dont une est surmontée d'un tabernacle gothique. Des arcatures à claire-voie (série de petites arcades laissant passer le jour) entourent la cour intérieure. On trouve à l'intérieur de nombreux meubles d'art funéraire (sarcophages et chapelles), de la période étrusque jusqu'au XIXème siècle. Les murs sont décorés par des fresques des peintres italiens Francesco Traini (actif de 1321 à 1365), Buonamico Buffalmacco (actif de 1314 à 1336) et Taddeo Gaddi (1300-1366). Le cimetière fut victime d'un incendie en 1944, avant d'être restauré minutieusement après la seconde guerre mondiale pour retrouver son aspect d'origine.
La Tour de Pise
La Torre pendente di Pisa est l'emblème de la ville et le campanile de la cathédrale. La légende dit que c'est du haut de cette tour que Galilée découvrit que la vitesse de chute des corps est la même pour tous. Elle pencha rapidement après le début de sa construction (1173-1372) car elle fut construite sur un sol meuble. Son édification fut interrompue pendant 90 ans, après la construction des trois premiers étages, le temps de trouver une solution pour terminer les quatre étages supplémentaires, qui furent posés en diagonale pour compenser l'inclinaison. De style roman, elle mesure 55,86 mètres au sud et 56,70 mètres au nord, et son diamètre est de 15,5 mètres à sa base. Elle est composée de deux cylindres de pierre dans lesquels se trouve un escalier de 293 marches en colimaçon. Les 8 étages sont supportés par des colonnes de marbre de Carrare. Elle tient aujourd'hui depuis grâce à des travaux de redressement et de stabilisation : excavation de fondateurs, cerclage des anneaux, coulage de béton, drainage du sol. Elle est désormais considérée comme stabilisée. Ces travaux ont permis de découvrir les restes d'une villa patricienne du IIIème siècle sur une nécropole romaine, elle-même sur un cimetière étrusque.
Piazza dei Cavalieri
La Place des cavaliers est la deuxième place de Pise, et servait à l'origine de forum latin, avant de se développer au XIIème et XIVème siècle et de s'appeler Piazza delle Sette Vie. Elle est alors entourée de tours, maisons-tours typiques de la Toscane où se trouvent les institutions municipales : le palazzo degli andiani est le siège législatif, le palazzo del Capitano (XIIIème siècle) est la résidence du chef de la ville. La Torre dei Gualandi abrite l'ordre des chevaliers de Santo Stefano au XVIème siècle sur ordre de Cosme Ier de Médicis, grand duc de Toscane, qui remaniera la place en commanditant le célèbre peintre Giorgio Vasari, qui en fera un ensemble symétrique et ordonné. Une statue en l'honneur du grand duc y sera érigée quelques années après sa mort par son fils Ferdinand Ier. Elle le représente avec un dauphin à ses pieds pour symboliser la domination pisane des mers. Les travaux continuent au XVIIème siècle après la mort de Vasari, avec la créations d'autres palais et tours. Napoléon y fonde en 1810 la Scuola Normal Superiore, toujours présente de nos jours, qui fait de la place un lieu fréquenté par beaucoup d'étudiants.
Église Santa Maria della Spina
Cette petite église gothique est située sur la rive gauche de l'Arno dans le centre-ville. Elle était en 1230 un oratoire, avant de devenir une église plus d'un siècle plus tard, à l'initiative de la famille Gaulandi. Elle est intégralement faite de marbre, décoré de colonnes, rosaces et statues sculptées par des artistes de la ville du XIVème siècle. L'ensemble est richement décoré, en particulier le côté droit, avec treize statues du Christ et de ses apôtres, des sculptures de saints et d'anges, et une Vierge à l'Enfant. L'intérieur est simple et comporte des peintures du XIXème siècle, une sculpture de la Vierge à la rose et un tabernacle.
San Paolo a Ripa d'Arno
L'église Sao Paolo a Ripa d'Arno est l'une des plus remarquables églises romanes de Toscane. Elle fut fondée autour de 925. En 1092, elle fut annexée à un monastère des moines Vallombrosains, puis à un hôpital en 1147. Elle fut modifiée au XIème et au XIIème siècle dans un style proche de celui de la cathédrale après avoir été consacrée par le pape Eugene II en 1148. En 1853, une nouvelle reconstruction a été faite dans le but de restaurer ses caractéristiques romanes. Son extérieur est en marbre bicolore, et l'intérieur suit le plan de la croix latine avec une nef et deux ailes divisées par des colonnes en granit.
Les musées de Pise
Les musées de la ville sont nombreux. Retenons le Domus Galilaeana, fondé en l'honneur de Galilée dans les anciennes bibliothèque universitaire et tour de l'observatoire astronomique, le museo dell'Opera del Duomo qui recueille les œuvres déplacées de la cathédrale et du baptistère, ou le museo delle navi antiche (musée des bateaux antiques) qui témoigne de la grandeur maritime passée de Pise. Dans l'ancien couvent du lungarno Mediceo se trouve le musée national San Matteo qui possède une collection d'oeuvres italiennes (sculptures, peintures et céramiques). Enfin, le museo delle sinopie recueille et expose les fresques du Camposanto monumentale.
Rédacteur :
Anne Chabot
