Points ou centres d'intérêts
Géographie
Arezzo est bordée par les villes d'Ombrie, Anghiari, Monterchi, Capolona, Laterina, Castiglion Fibocchi, Castiglion Fiorentino et Civitella in Val di Chiana. La ville d'Arezzo se situe au centre de trois des vallées de sa province : à l'est de la ville se trouve la Valtiberina ; au sud, la plaine asséchée du Val di Chiana que traverse le grand canal de la Chiana ; au nord-ouest, le cours de l'Arno du Valdarno supérieur ; et au nord, le Casentino. Son territoire est étendu, riche et varié, entre le Val de Chiana, des collines au sud et des montagnes en direction de l'est.
Histoire
A l'Âge de Fer, Arezzo faisait partie de la Ligue étrusque, une douzaine de cités confédérées dirigées par des gouverneurs aristocrates appelés des Lucumons. L'unité de la Ligue était principalement religieuse mais prenait parfois des décisions politiques, tel que lors du conflit à Rome entre Étrusques au 5e siècle avant JC. En 295 avant JC, les Etrusques furent battus par les Romains lors de la bataille de Rosselle, et Arezzo devint le symbole de la conquête romaine dans le nord de l'Italie. La cité fut ensuite gouvernée par les Romains à partir du IIIe siècle avant JC. Ils y construirent des thermes, des théâtres et le grand amphithéâtre. Vers l'an mille, les Lombards s'emparèrent de la ville et les évêques prennent le pouvoir et entreprennent à leur tour de nombreuses constructions, principalement des édifices religieux, comme l'église de San Domenico ou la cathédrale San Donato. Le 30 mai 1808, lors de la nouvelle organisation administrative de l'Empire napoléonien, Arezzo devint le chef-lieu d'un arrondissement français du département de l'Arno. Elle le resta jusqu'au 30 mai 1814 à la chute de l'Empire.
Le berceau de la céramique sigillée
C'est à Arezzo qu'apparaît la production céramique sigillée – une céramique fine de couleur corail servant pour la vaisselle de table dans l'Antiquité romaine qui eut un grand succès autour de la Méditerranée à partir du règne de l'empereur Auguste -, vers 40 avant JC. Cette céramique demandait un savoir-faire remarquable et une grande qualification des potiers d'Arezzo. Dans la continuité des précédentes céramiques italiennes, elle eut un succès commercial inédit et témoigne d'une rationalisation des techniques de production qui permis une production de quantités énormes et d'une diffusion très étendue jusqu'au Nord en Gaulle. Ce fut un commerce très rentable qui fit prospérer la cité.
Richesse de ses œuvres d'art
C'est également à Arezzo que fut réalisée au Ve siècle avant JC la Chimère de bronze conservée désormais au musée archéologique national de Florence. Elle représente un animal mythique à trois têtes avec une gueule de lion, une tête de chèvre et une tête de serpent, qui fut vaincu par Bellérophon (le fils de Poséidon) chevauchant Pégase.
Toujours visibles à Arezzo, se trouve Leggenda della Vera Croce (la légende la Vraie Croix) de Piero della Francesca. Ce cycle de fresques s'observe dans la basilique Saint-François, dans le choeur de la chapelle Bacci. Elle fut commencée en 1447 par Bicci di Lorenzo sur la commande de la famille Bacci. Mais di Lorenzo meurt avant de la terminer et c'est della Francesca qui la terminera en 1466. La fresque est inspirée de la la légende dorée de l'auteur Jacques de Voragine écrit entre 1261 et 1266, qui décrit la vie des 150 saints et martyrs. Une autre œuvre de Piero della Francesca, la fresque Marie-Madeleine, au Duomo (dôme de la cathédrale). Les couleurs vives de cette fresque sont aux origines des principes picturaux qu'adoptera l’École vénitienne au XVIe siècle. Par exemple, la robe de couleur verte symbolise la fertilité et la tunique rouge représente la place hiérarchique ecclésiastique élevée du personnage.
Autres trésors artistiques d'Arezzo
D'autres édifices religieux de la ville d'Arezzo recèlent des trésors de l'histoire de l'art : sur le maître-autel de l'église San Domenico on peut observer le tableau du Crucifix du peintre de la pré-Renaissance Cenni du Pepe Cimabue. Sur le maître-autel de l'église Santa Maria della Pieve est conservé le polyptyque de Pietro Lorenzetti (peintre siennois du XIVe siècle) intitulé « Vergine col Bambino e i Santi Giovanni Battista e Matteo ». Enfin, on trouve des vitraux de Guillaume de Marcillat (1470-1529) et du maître de Vasari. Ils représentent Le pape Honorius III approuvant l'indulgence de Saint-François d'Assise.
Autour de la Piazza Grande
La Grande Place d'Arezzo ou place Vasari, anciennement Platea Communis est en pente, trapézoïdale et donne directement sur des bâtiments historiques de divers styles et époques. Le tribunal à l'escalier semi-circulaire à l'ouest du XVIIème et XVIIIème siècle est de style baroque. La façade fut construite en 1460 par l'un des Gamberilli, fameuse famille italienne de sculpteurs de pierre, suivie ensuite par la construction del'horloge et de la tour au XVIe siècle. Au nord de la place se trouve le Palazzo delle Logge, une loggia maniériste créée par Giorgio Vasari. Donnant également sur la place, on trouve le palais épiscopal siège des évêques, reconstruit au milieu du XIIIe siècle. A l'intérieur ont été peintes des fresques de Salvi Castellucci, Teofilo Torri et Pietro Benvenuti. Devant ce palais se trouve le monument dédié au Grand Duc Ferdinando I de Medici de 1595 par le sculpteur franco-flamand Pietro Francavilla, sur des plans du sculpteur maniéritste Giambologna. Au sud se trouvent deux maisons-tours : au sud-ouest le Palazzo Cofani-Brizzolari fusion de la Torre Faggiolana du XIIIe siècle et du bâtiment voisin du XIVe siècle avec des extensions datant du XVème siècle.
Maisons célèbres
….et au sud-est de la Piazza Grande se trouve la maison-tour du peintre arétin Giovanni'Antonio Lappoli (1492-1552). C'est une « maison-tour » (Casatorre en italien), typique de l'habitat urbain médiéval de la Toscane. Initialement fortifiés, les attributs militaires ne sont devenus peu à peu que des symboles de la puissance de leurs propriétaires et ont perdu leur fonction militaire. Dans la rue Via XX Settembre, au numéro 55, se trouve la maison du peintre Giorgio Vasari, grand peintre et écrivain (auteur de l'ouvrage majeur Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes), né en 1511 à Arezzo. Il la fit construire en 1547 et consacra beaucoup de temps à décorer les voûtes et les murs avec des représentations de figures saintes et de figures de la mythologie, ce qui en fait l'une des maisons les plus curieuses de Toscane. On peut y découvrir notamment la toile Deposizione di Christo de 1532. On trouve également dans la ville la maison du poète François Pétrarque né à Arezzo en 1304, illustre humaniste et père de la Renaissance italienne. L'édifice où est né le poète est désormais le siège de l'Académie Pétrarque de Lettres, Arts et Sciences et sa bibliothèque compte plus de 15 000 livres.
L'hôtel de ville et la forteresse médicéenne
L'hôtel de ville d'Arezzo se situe sur la Piazza della Liberta. Il est le siège administratif de la ville depuis le moyen-âge. Il témoigne de nombreuses rénovations et restaurations au XVe, XVIe et XVIIe siècle. Il possède une tour carrée typique, et à l'intérieur, un jardin et une cheminée en pierre du XVIe siècle, une fresque de Salvi Castelucci (peintre de la période baroque, né en 1608 et mort en 1872) représentant la Vierge à l'enfant, deux tableaux de Vasari, douze scènes représentant des moments historiques de la ville par Towers Theophile peintes en 1601, et également de nombreux portraits et bustes de personnalités célèbres d'Arezzo. Située sur la Colle di San Donato, la forteresse médicéenne est exemplaire de l'architecture militaire défensive de l'Italie du XVIe siècle. Elle prend place sur des vestiges de constructions militaires successives, dont la première fut le Cassero di San Donto qui protégea l'Eveque Guido Tarlati lors des attaques des citadins vers 1320. A l'intérieur des fortifications du sommet du Prato, l'édifice possède cinq côtés irréguliers, pour s'adapter au terrain, avec des bastions à chaque angle pour surveiller les alentours. C'est lors de sa construction, entre 1538 et 1560, sur l'ordre de Cosme 1er de Médicis, qu'on découvrit la fameuse Chimère d'Arezzo.
Rédacteur :
Anne Chabot
