Points ou centres d'intérêts
Une ville d'histoire
Jeanne d’Arc est bien entendu l’emblème le plus fort de Rouen et on la trouve partout dans la ville. Au fil des déambulations, elle vient à la rencontre du visiteur qui l’entrevoit dans le donjon où elle fut enfermée, sur la place du Vieux-Marché où elle fut brûlée. Dans le Donjon, dernier vestige du château datant de 1204, une salle est consacrée à la représentation de Jeanne d’Arc au fil des siècles. La ville de Rouen possède de nombreuses églises anciennes. Partout dans la ville, on peut distinguer les hautes flèches des trois principaux monuments gothiques de la ville : la cathédrale Notre-Dame, l'abbatiale Saint Ouen et l'église Saint-Maclou. La cathédrale Notre-Dame domine toute la ville de son imposante architecture. Sa flèche est la plus haute de France avec ses 151 mètres de hauteur. Construite à l’emplacement d’une cathédrale romane détruite par un incendie, elle offre un spectacle éblouissant avec sa façade de 60 mètres de large finement sculptée, flanquée de deux tours aux architectures différentes. Celle de droite, la tour de Beurre, date de la fin du XVème siècle et constitue un parfait modèle du gothique flamboyant, contrairement à la tour de gauche, la tour Saint-Romain, conçue dans un style gothique plus primitif. Une troisième tour centrale, dite tour-lanterne est surmontée de trois beaux clochetons en cuivre de couleur verte. Du côté de l’hôtel de ville, c’est l’Abbatiale Saint-Ouen que l’on pourra admirer, église construite entre 1318 et 1549. Ce très bel édifice d’un gothique rayonnant et de dimensions imposantes est construit sur trois niveaux. Surplombée de gargouilles si réalistes qu’elles semblent sur le point de s’enfuir, la façade est un entrelacs d’arcs-boutants, de tourelles acérées et de roses. A l’intérieur de l’abbatiale se trouvent de magnifiques tableaux de Deshayes, notamment la Visitation, datant du XIVème siècle, un impressionnant buffet d’orgues en chêne du XVIIème siècle ainsi que des vitraux magnifiques, datant quant à eux du XVIème siècle. L’église Saint-Maclou, enfin, présente une architecture complexe et harmonieuse. Sur le tympan central de la façade figure une représentation époustouflante du Jugement dernier, et les portes datant de la Renaissance et sculptées finement illustrent des scènes religieuses. L’intérieur est plus simple que celui de deux autres monuments, néanmoins les vitraux valent le coup d’oeil.
L’architecture de Rouen a été profondément marquée par le style Renaissance et gothique comme en témoignent les églises. Parmi les monument hérités de ces périodes, l’un des plus étranges est sans doute l’Aître de Saint-Maclou. Ce lieu situé dans la cour de la paroisse Saint-Maclou est devenu un cimetière au moment de la Grande Peste Noire en 1348. Suite à une nouvelle épidémie au XVIème siècle, il devint nécessaire de libérer de la place, et les ossements furent déterrés et entassés dans les ossuaires au dessus des galeries qui bordent la cour intérieure. Ces galeries sont ornées de décorations sculptées représentant pelles, pioches, croix, sabliers, crânes et ossements qui complètent les scènes macabres représentées sur les piliers. Cette visite très particulière vaut le coup, en effet c’est l’un des rares lieux du genre aussi bien conservé en Europe.
Dans un tout autre style et une toute autre ambiance, le Palais de Justice est une autre merveille architecturale rouennaise. Autre monument gothique, celui-ci fut construit au début du XVIème siècle. L’aile de gauche, qui abritait l’Echiquier de Normandie (la cour de justice), est la plus ancienne. Un grand escalier en pierre y est accolé. La partie centrale, à peine plus tardive, fut dessinée par Roulland Le Roux. L’aile droite, la plus récente, date seulement du XIXème siècle. Si la base du monument est assez sobre, le dernier étage offre un véritable spectacle d’entremêlements de tourelles, gargouilles, arcs-boutants et pinacles. Pour l’admirer, le meilleur poste est la splendide cour d’honneur.
L’Hôtel de Bourgtheroulde, enfin, a été construit à la demande de Guillaume le Roux, seigneur de Bourgtheroulde et conseiller du Parlement de Rouen. C’est un édifice qui s’inspire à la fois du gothique et de la Renaissance. La façade possède des éléments gothiques (pinacles, arcs brisés) alors que la tourelle sur la gauche était entièrement recouverte de sculptures Renaissance, malheureusement détruites pendant les bombardements. L’aile gauche, également de style Renaissance, est ornée de bas-reliefs sculptés dans la pierre calcaire, l’aile droite est elle d’un style classique et constituée d’un pavillon construit en 1770. Le bâtiment est désormais occupé par un hôtel 5 étoiles.
Une ville de culture
On trouve à Rouen l’une des plus prestigieuses collections d’art de France. Le bâtiment dans lequel est hébérgé le musée des Beaux-Arts date de 1877 et a été conçu par Sauvageot, un disciple de Viollet-le-Duc. Il a été rénové en 1994 pour devenir aujourd’hui un lieu incontournable de la ville où sont présentés peintures, sculptures, dessins et objets d’arts de toutes les époques et écoles allant du XVIème siècle à nos jours. De salle en salle vous découvrirez d’abord des artistes du XVIIème, le flamand Rubens, l’italien Caravage, l’espagnol Vélazquez ou encore le français Poussin. La visite se poursuit avec Fragonard, Géricault, Ingres, Delacroix, Monet, Renoir, Modigliani, Dufy pour ne citer que les plus célèbres. De plus les expositions temporaires sont toujours originales et riches en découvertes, on peut y revenir plusieurs fois et être toujours surpris. La collection est complétée par bien d’autres trésors, des icônes russes, de nombreux dessins de la Renaissance, mises en valeur par l’espace large et lumineux du musée.
La ville regorge de bien d’autres musées en tout genre : le musée des antiquités qui retrace l’histoire de la région, le musée Le Secq des Tournelles sur la ferronerie, le musée de la céramique, le musée national de l’éducation ou encore le musée maritime... Votre soif d’art et de culture ne peut qu’être étanchée à Rouen. Le musée des antiquités, installé dans un couvent du XVIIème siècle, a d’abord été créé pour préserver le patrimoine de la région. Sa collection s’est rapidement étendue au monde entier avec des pièces allant de l’âge de Bronze à la Renaissance, et de la Normandie à l’Égypte, en passant par la Méditerranée. Le musée national de l’éducation a pris la place du musée pédagogique créé par Jules Ferry au XIXème siècle dans un bâtiment du quartier historique de Rouen datant du XVème siècle, la Maison des Quatre Fils Aymon. Le lieu est intéressant pour son architecture, qui mêle des constructions du XIIème au XVème siècle. La volonté de Jules Ferry était de donner aux professionnels de l’enseignement une vision moderne de la pédagogie. Aujourd’hui, la fonction du musée a changé et il présente désormais des collections témoignant de l’histoire de l’éducation à travers des matériels scolaires, livres de classe, photographies, travaux d’élèves, jeux et jouets éducatifs des derniers siècles. Pour finir, le musée Le Secq des Tournelles propose une collections des plus originales. Au début du XXème siècle, Henri Le Secq des Tournelles fit don de toutes ses pièces de ferronnerie à la ville, la collection fut installé dans l’ancienne église Saint-Laurent. C’est donc dans un décor à l’architecture flamboyante que l’on peut découvrir une multitude d’objets en métal, clés, serrures, ustensiles dans les vitrines, portails, enseignes et girouettes suspendus aux plafonds pour un effet surprenant.
Rouen, ville natale de grands hommes et femmes
En plus d’être la ville de Jeanne d’Arc, Rouen a aussi été la ville natale de Pierre Corneille et Gustave Flaubert. La maison du premier, maison familiale, date du XVIème siècle et avait été achetée par le grand-père du dramaturge. L’auteur y vécut de 1606 au 1662. Restaurée au début du XXème siècle à l’occasion du tricentenaire de la naissance de Corneille, elle abrite aujourd’hui le musée Pierre Corneille qui présente un joli cabinet d’écrivain meublé en style Louis XIII dont un secrétaire authentique ainsi qu’une collection d’éditions originales, de gravures, d’estampes et autres documents sur les Corneille offerte en 1917 par le bibliophile rouennais Édouard Mélite. La façade du musée comporte un rez-de-chaussée en pierre avec une porte en chêne, trois étages plus un comble. La façade sud est typiquement normande avec ses pans de bois à grille sculptés de petits motifs, son essentage d'ardoise et ses poutres en croix de saint André composée. Les parties authentiques sont la façade postérieure, la cave, les murs latéraux et le puits. On trouve également un musée consacré à Flaubert et à l’histoire de la médecine, installé dans lieu de naissance de l’écrivain dans l’ancien Hôtel-Dieu. Parmi les curiosités présentées dans le musée, citons le mannequin utilisé au XVIIIème siècle pour les démonstrations d’accouchement, un lit pour six personnes, une collection de deux cents céramiques médicales, des trousses militaires chirurgicales de campagne, des grilles en fer forgé de 1775 ou encore les têtes momifiées par Laumonier de Bordier et Jourdain, agitateurs pendus à Rouen en 1789. Au premier étage se trouve la chambre du chirurgien, pièce où naquit Flaubert le 12 décembre 1821. Une ancienne salle de malades jouxte l'appartement. Le jardin abrite depuis 1982 le monument à Gustave Flaubert, haut-relief de Henri-Michel-Antoine Chapu. Inauguré en 1890, il se trouvait à l'origine sur la façade du Musée des Beaux-Arts de Rouen.
Rédacteur :
Marion Rouillot
