Points ou centres d'intérêts
Petite géographie des lieux
Montpellier est une ville entre l’eau et le ciel.
A 8 kilomètres de la mer Méditerranée, la ville s’est développée sur le versant de plusieurs collines, entre deux cours d’eau : le Lez à l’est et la Mosson à l’ouest. Le Château d’eau de la Paillade au nord-ouest culmine à 110 mètres d’altitude et la Place du Peyrou, ancienne place Royale en centre-ville culmine à 57 mètres. Les quartiers sud et est s’étendent petit à petit en direction des bords de mer. Certaines rues sont donc très pentues.
Le climat est typiquement méditerranéen avec de rares journées de pluies et un taux d’ensoleillement journalier largement supérieur à la moyenne nationale. De septembre à décembre, les pluies sporadiques peuvent être violentes du fait de la proximité avec les monts cévenols. Grâce aux Cévennes, Montpellier est protégée du Mistral et de la Tramontane, ce qui en fait la ville la moins venteuse du golfe du Lion. En été une légère brise marine vient modérer la brûlure du soleil.
Buvez un verre, buvez en deux…
Chef lieu du Languedoc, nulle surprise que votre passage à Montpellier puisse être l’occasion d’un séjour d’oénotourisme intensif. Au XIIIème et XIVème siècle le vin de Montpellier était un des vins le plus prisé des cours royales d’Europe.
Même si depuis les vignes aux abords de la ville laissent parfois place à des constructions neuves, la commune possède encore près de 130 hectares de zones viticoles. La diversité des paysages offre une richesse de terroirs et d’appellations peu égalée. Les cavistes et les bars à vins proposent régulièrement des stages d’oénologie pour vous familiariser avec les productions locales et vous apprendre à les déguster. Des vins du Languedocs aux grés de Montpellier, vous en boirez de toutes les couleurs. De nombreux domaines viticoles invitent à des excursions à la découverte du patrimoine local et gustatif. Vous pourrez donc partir à la rencontre des vignobles et châteaux, dont le très réputé château de Flaubergues.
L’été, de fin juin à début septembre, les Estivales de Montpelliers sont l’occasion de se réunir sur l’Esplanade Charles de Gaulle tous les vendredis soirs pour déguster des vins, accompagnés de brasucades, de tapas, de charcuterie et de fruits de mer. Le tout en musique, avec la possibilité de rencontrer des artisans et des artistes locaux. Le vin à Montpellier est bien une institution.
Montpellier, la voix du sud
Montpellier est une ville ancienne. Des fouilles récentes ont mis en évidence que des humains y séjournaient il y a 11 500 ans. C’est ensuite en 985 que le nom de Montpellier apparaît pour la première fois, lorsque le compte de Melgueil offre le terrain au chevalier Guilhem dont les héritiers construisent un bourg fortifié avec château et chapelle, qui devient ensuite Montpellier. Entre l’Espagne et l’Italie, à proximité de la Via Domitia et du port de Lattes, la ville devient vite un lieu de transit marchand et d’échanges culturels qui prend de plus en plus d’ampleur au cours des siècles. Pétrarque, notamment, décrit la ville et ses splendeurs. Elle est cependant décimée par la peste au XIVème siècle. La ville se reconstruit et repars sur de nouvelles bases. Elle est depuis un lieu de réformes religieuses, sociales et économiques.
Au XVIème siècle la ville devient ainsi l'un des plus importants bastions du protestantisme, haut lieu de la résistance à la couronne catholique française. Les protestants du Languedoc se révoltent même contre le gouverneur de la région qui assiège la ville, et des renforts venus de Bergerac traversent les Cévennes à son secours. La ville rebelle ne se soumet qu’en 1622 après une campagne de Louis XIII.
La révolte populaire suivante à lieu à la fin du XIXème siècle lorsque, affaiblis par le phylloxéra puis la surproduction viticole, les vignerons grognent contre le manque d’accompagnement. Le 9 juin 1907, un gigantesque rassemblement prend place à Montpellier, place de la Comédie. Une foule de près de 800 000 personnes se réunit au cours de ce qui fut la plus grande manifestation de l’histoire de la Troisième République. La presse de l’époque en est toute remuée et le mouvement reçoit le soutien de toutes les obédiences politiques.
Un demi-siècle plus tard, la résistance au nazisme s’installe à Montpellier, portes des Cévennes. Vous rappelez vous de ce célèbre portrait photo de Jean Moulin ? Il fut réalisé sur la Promenade du Peyrou, près de l’aqueduc des Arceaux. Le célèbre résistant s’était établi dans la ville pendant une grande partie de la guerre. Il en va de même de ses camarades.
Aujourd’hui encore, Montpellier n’a pas cessé de faire entendre la voix du sud. Mélange de joie de vivre, d’innovation sociale et de bouillon d’idées créatives, l’ambiance citadine bien particulière saura certainement vous séduire avec ses bâtiments médiévaux et sa vie culturelle foisonnante.
Découvrir la ville
Commencez par le centre historique, dont la quasi totalité est piétonne depuis 2004.
Appelé quartier de l’Ecusson, il s’agit du cœur de la ville depuis le XIIIème siècle, et est resté intact depuis, à part en ce qui concerne les guerres de religion. Les boulevards qui le délimitent reprennent le tracé des anciennes murailles de la ville, dont vous pouvez encore admirer deux pièces d’importance : la tour de la Babotte, ancien observatoire astronomique, et la tour des Pins qui servit de refuge aux catholiques, de prison pour les femmes, puis de lieu d’archivage. Si vous visitez cette dernière, prenez garde à ne pas déranger les pins qui la coiffent : ils sont l’objet des centuries de Nostradamus, selon lequel la ville de Montpellier pourrait disparaître dans les flammes lorsque les pins de la tour périraient…
Le centre de l’Ecusson a été construit en circulaire et vous prendrez plaisir aux promenades dans les rues. Le bâti lui-même est en effet d’une grande richesse et date majoritairement du Moyen-Âge : admirée les multiples petites fenêtres et les salles voutées.
Les monuments du centre ville
Vous pouvez commencer votre visite par le mikvé médiéval. Celui-ci, situé au cœur de l’ancien quartier juif, date du XIIème siècle, c’est une pièce très rare d’architecture et l’un des plus anciens visibles dans toute l’Europe. Pour visiter ce lieu de bain rituel de purification, il faut prendre rendez-vous à l’Office du tourisme.
Continuez la promenade historique en passant par la Cathédrale Saint Pierre qui a été bâtie au XIVème siècle à l’emplacement d’un monastère bénédictin. Seule église rescapée des guerres de religion du XVIème siècle, elle porte les stigmates de l’histoire. Elle en reste néanmoins un exemple magnifique du style gothique méridional. Son porche demeure également sublime avec son imposant baldaquin et ses énormes piles circulaires. A l’intérieur, une œuvre de Sébastien Bourbon vous fait remonter le temps pour vous propulser au XVIIème siècle montpelliérain.
Enfin, ne manquez pas l’Hôtel Jacques Cœur et l’Hôtel de Varennes. L’arc de triomphe, le couvent des Ursulines, la Place Royale du Peyrou et l’aqueduc des Arceaux attireront aussi votre regard.
L’université
Parmi les institutions de Montpellier, l’université de Montpellier a une longue tradition d’excellence qui remonte au Moyen Age, avec les premiers cours de médecine et de droit au XIIème siècle. Son UFR de médecine fondé en 1220 par le cardinal Conrad, légat du pape Honorius III, est de facto la plus ancienne faculté de médecine en activité au monde. Première université à avoir institué des cours d’anatomie et des examens sur cadavre, c’est aussi là qu’étudièrent Arnaud de Villeneuve, Nostradamus, François Rabelais, François Lapeyronnie, et le chirurgien de Louis XVI et de Napoléon Ier, Paul-Joseph Barthez. L’université fut également aux carrefours des cultures et savoirs du temps. Des médecins juifs et arabes chassés d’Espagne s’y réfugièrent. La ville accueillie dès lors des savants de toutes confessions dans une ambiance studieuse et cosmopolite. Richer de Belleval y créa en 1593 le premier jardin des plantes entièrement dédié aux plantes médicinales. Le jardin existe encore.
La bibliothèque contient près de 1000 manuscrits d’époque, dont 300 icunables, environ 100 000 volumes imprimés avant 1800, ainsi que toutes les thèses des facultés de Montpellier et Paris depuis le XVIIème siècle. Elle reste donc aujourd’hui une mine d’or pour les chercheurs.
Pour la visiter, rendez-vous dans l’ancien monastère qui jouxte la cathédrale Saint-Pierre.
Une vie culturelle animée
Montpellier est aussi une ville extrêmement vivante avec des événements tous les jours de l’année. Sa programmation très variée mêle, comme la ville, le classique et le nouveau. Montpellier est une ville qui n’a pas peur de prendre des paris et de soutenir de nouvelles formes de création et d’expression.
Le Festival de Radio France, les Internationales de la Guitare… autant d’événements autour de la musique qui donnent une belle place à Montpellier sur la scène internationale, d’autant que la ville regorge de salles de concerts. Les Festival Electromind et I Love Techno, raviront les adeptes de musique électroniques.
Le 7ème art est bien représenté avec trois festivals qui lui sont dédiés, dont le renommé festival international du cinéma méditerranéen.
La danse est également au rendez vous avec l’Agora, cité internationale de la danse : un festival de danse contemporaine, la présence de la compagnie de Mathilde Monnier ou encore l’oganisation chaque année d’un festival de danse hip-hop et du Festival international du tango argentin.
Le théâtre n’est pas en reste avec le Printemps des Comédiens, le festival Saperlipopette ou le Festival Café-Théâtre du TAUST.
Enfin de nombreuses associations, des biennale d’art contemporain, des évenements autour de la nouvelle architecture, la comédie du livre, le festival des fanfares, le festival de la jeune photographie européenne de création, dit festival Boutographies, sauront attirer les curieux. Dernier exemple de la diversité et de l’effervescence artistique à Montpellier : jusqu’en 2020 des « Zones Artistiques Temporaires » se déroulent deux fois l’an dans la ville. A vous de partir à leur conquête !
Rédacteur :
Marion Rouillot
