Points ou centres d'intérêts
Une région vallonnée
La région de Dijon est marquée par de nombreuses vallées encaissées qui portent le nom de combes. Elle est entourée de plusieurs buttes résiduelles. Elle se trouve au sud du bassin parisien. Dijon est située au nord d'une côte de 80 kilomètres où sont cultivées les vignes nécessaires à la fabrication des plus grands crus de vins. Elle est limitée à l'ouest par un plateau calcaire. Dijon est traversée par le canal de Bourgogne et deux rivières, l'Ouche et le Suzon. Au cœur des terres, la ville connaît un climat continental relativement tempéré. Les écarts de températures entre l'hiver et l'été sont particulièrement marqués.
La Capitale des Ducs de Bourgogne
Le site de Dijon fut habité dès l'ère néolithique. A l'Antiquité, la ville était celtique et se nommait Divio. Deux voies romaines la traversaient et elle fut fortifiée dès le Bas-Empire. Grégoire de Tours raconte que l'empereur Aurélien aurait fondé la ville romaine. Seuls quelques vestiges demeurent du tracé du castrum de Dijon. Le plus notable est une tour, celle du petit Saint-Bénigne. La ville fut mise à sac par les Vandales au début du Vème siècle et de nombreux évêques s'y établirent par la suite. Ils érigèrent plusieurs cathédrales et basiliques. La ville devint alors burgonde mais fut prise par Clovis en l'an 500. Envahie par les Arabes, elle est reconquise par ceux qui deviendront les premiers comtes de Dijon. En 1031, la ville est rattachée au duché de Bourgogne où les Capétiens régnèrent durant trois siècles. Cette période connaît la construction de nombreux palais et églises. Louis XI annexa pourtant le duché à la France en janvier 1477. La ville poursuivit son développement et s'agrémenta de nombreux édifices Renaissance. Au XVIIIème siècle, de nombreuses académies et universitaires contribuent à son essor culturel. Au XIXème siècle, la ville est modernisée grâce aux plans de l'ingénieur Henry Darcy, influencée par le Baron Haussmann. Dijon conserve aujourd'hui de nombreuses traces de son passé glorieux.
La ville aux cent clochers
La tradition catholique à Dijon remonte à l'évangélisation de la ville par Saint-Bénigne au IIème siècle de notre ère. Diocèse depuis 1731, Dijon compte onze paroisses et une vingtaine d'églises et de chapelles. Sa cathédrale du XIIIème siècle est classée aux monuments historiques. Haute de 93 mètres, elle fut construite sur le site d'une abbatiale du VIème siècle. Sa crypte fut bâtie sous le roi Clovis afin d'y déposer la sépulture du martyr dijonnais Saint-Bénigne. L'église Saint-Bénigne de Dijon fut construite entre 1280 et 1393 selon un style gothique. La chapelle souterraine de l'église bâtie en 871 comprend une salle carrée voûtée en plein cintre. On peut y contempler des dalles mérovingiennes encastrées dans le sol. Le portail du XIIème siècle a été détruit, mais quelques uns de ses vestiges demeurent, parmi lesquels on trouve une tête de Saint Bénigne et un morceau de l'archivolte. L'orgue de la cathédrale compte parmi les plus beaux du XVIIIème siècle encore intacts. Construit en 1740, il s'agissait du plus grand orgue de province. Il possède un jeu de montre de 32 pieds au clavier. L'étendue des claviers fut agrandie à la fin du XVIIIème afin d'atteindre 54 notes et plus de sept octaves.
Le Palais des Ducs de Bourgogne
Le Palais des Ducs fut la résidence des souverains du Duché de Bourgogne. Il abrite désormais la mairie et le musée des Beaux-Arts de la ville. Ce complexe architectural comprend un palais ducal gothique du XIVème siècle et deux tours, celle de Philippe le Bon et celle de Bar. On y voit également des bâtiments classiques du XVIIème siècle alignés autour de l'ancienne Place Royale. Le palais ducal accueillait d'immenses festins et hébergeait plus de trente cuisiniers. La Tour de Bar, construite en 1370 selon la volonté de Philippe le Hardi, servait de résidence et comprend une salle remarquable pour ces clefs de voûte sculptées. Le roi René d'Anjou y fut emprisonné pendant plus d'un an. La Sainte-Chapelle tient son nom d'une hostie miraculeuse déposée par Philippe le Bon en 1454. Ce cadeau du pape Eugène IV représentait le visage du Christ ensanglanté. La Salle des Gardes, pièce principale du palais s'étend sur 18 mètres de long et sur 9 mètres de large. Une cheminée immense ornée de remplages flamboyants y est visible. On y découvre également une tribune réservée aux musiciens. Enfin, la Tour Philippe le Bon se dresse à 46 mètres au dessus du niveau du sol. Les derniers étages de cette tour en forme de trapèze sont ornés d'encorbellements. Son escalier est décoré de motifs de feuilles d'acanthe, de vignes et d'escargots.
La Place Darcy, symbole de la diversité des styles architecturaux de Dijon
Si Dijon possède de beaux exemples d'architecture gothique, elle connut de nombreux aménagements haussmanniens au XIXème siècle. La place Darcy fut conçue par l'ingénieur du même nom, responsable de la modernisation de la ville. Les immeubles qui l'entourent sont typiques de ceux du XIXème. Façades en pierre taillée, balcons, corniches et moulures en constituent les principaux éléments distinctifs. La place abrite la Porte Saint-Guillaume, emblème de la ville de Dijon. Construite au XVIIIème siècle à partir d'une porte de l'enceinte de la ville, elle rendait hommage au Prince de Condé. Rebaptisée Porte de la Liberté après la Révolution, elle porte aujourd'hui le nom de Guillaume de Volpiano.
Les tuiles vernissées de Dijon
Les toits de Dijon présentent une caractéristique notable. Les tuiles plates vernissées qui ornent certains d'entre eux relèvent d'une technique remontant à l'antiquité romaine. Cette pratique fut largement développée au XIVème siècle en Bourgogne. Des tuiles de terres cuites sont enduites d'une glaçure d'étain et prennent des couleurs vives après leur cuisson grâce à un mélange de sels minéraux. L'Hôtel de Vogüé de Dijon, construit au XVIIème siècle dans un style Renaissance comprend l'une des plus belles toitures de ce type. Losanges et chevrons s'alternent dans un véritable feu d'artifice de couleurs : rouge profond, or éclatant, noir de jais, vert émeraude et bleu marine.
La prestigieuse gastronomie bourguignonne
La gastronomie bourguignonne demeure l'une des plus appréciées au monde. Dijon est avant tout réputée pour la qualité de sa moutarde. L'ajout du verjus de Bourgogne constitue le secret de ce condiment célèbre : il développe le piquant et l'arôme des graines. Le cassis de Dijon est l'ingrédient principal de la crème de cassis. Le kir, apéritif populaire tient d'ailleurs son nom d'un chanoine ancien maire de Dijon. Les œufs en meurettes, les gougères, le jambon persillé, les escargots, la truffe et l'emblématique bœuf bourguignon comptent parmi les mets les plus raffinés de Dijon. Le pain d'épices dijonnais constitue enfin une gourmandise savoureuse, confectionnée à partir d'une farine de froment. Plusieurs restaurants gastronomiques étoilés de réputation mondiale se trouvent à Dijon et constituent une étape indispensable de la visite de la ville. Pour ceux qui souhaitent entrer directement en contact avec les produits de la région, un marché alimentaire se déroule plusieurs fois par semaine sous les halles métalliques du XIXème siècle. Une foire internationale gastronomique accueille à l'automne de nombreux visiteurs. La Biennale internationale des arts culinaires s'y déroule également un an sur deux. Une cité de la gastronomie consacrée à la culture de la vigne sera bientôt inaugurée au cœur de l'hôpital historique général.
Dijon, ville fleurie
Dijon a obtenu quatre fleurs au concours villes et villages fleuris de France. Deux de ses parcs et jardins méritent particulièrement que l'on y prête attention. Le jardin botanique de l'arquebuse fut aménagé en 1833. Il comprend 3500 espèces de plantes de Bourgogne et du monde, sur un espace de plus de cinq hectares. Jalonné de nombreuses statues, il est traversé par un ruisseau où se reposent des cygnes et des canards. Il comprend un muséum d'histoire naturelle, un planétarium, une roseraie et un arboretum.
Le jardin Darcy est l'un des lieux les plus enchanteurs de Dijon. Ce jardin public néo-renaissance d'un hectare est orné de terrasses, de bassins, de chutes d'eau, de statues et de fontaines. Il est célèbre pour son ours blanc, reproduction de la sculpture de François Pompon exposée au Musée d'Orsay.
Le musée des Beaux-Arts de Dijon
Le musée des Beaux-Arts de Dijon comprend un large éventail de collections. Le département des antiquités égyptiennes expose des masques funéraires égyptiens de la période romaine à la beauté remarquable. On y trouve également une série de portraits sur bois, les portraits du Fayoum. La salle du Chapitre comprend des vestiges de l'Ordre de la Toison d'or, créé par Philippe le Bon au XVème siècle. Le musée met également à l'honneur de nombreux artistes bourguignons. On y découvre les œuvres du sculpteur baroque Jean Dubois, les toiles de l'Ecole de Dessin de Dijon et une collection impressionnante du sculpteur animalier François Pompon.
Rédacteur :
Anne Chabot
