Points ou centres d'intérêts
La ville et son passé
A l’origine, on distingue sur l’île et dans la ville une présence et une influence du monde arabe très prononcées, notamment dans les noms donnés aux villages ou aux routes. A l’époque c’était une zone musulmane du nom de Xarc. Puis commença la conquête catalane. L’île fut alors divisée en quarts, appelés cuartos en catalan, et l’un d’entre eux fut nommé Cuarto de Santa Eularia. C’est à l’Infant Pierre du Portugal que revint le Cuarto de Santa Eularia à l’époque en raison de ses droits royaux de conquête. Ces droits ont ensuite été acquis par le roi Jacques Ier d’Aragon dit le Conquérant qui changea le nom de Cuarto de Santa Eularia en Cuarto del Rey. Immédiatement après la conquête une église fut construite, c’est cette église, en haut du Puig de Missa, qui donna son nom au village de Santa Eularia. Le village de Santa Eularia a d’ailleurs la chance, à l’époque, d’être arrosé par la seule rivière des Îles Baléares. Cette rivière joua un rôle important pour l’irrigation des jardins et pour les moulins bladiers qui servaient à fabriquer la farine de blé. Toutefois le rayonnement du village s’essouffle rapidement et aux XIXème et XXème siècles, la ville, très pauvre, voit ses habitants la quitter pour s’installer en Algérie française. Ce fut le cas pour de nombreuses familles importantes de l’île. De même, lors de la guerre civile d’Espagne, de nombreux Républicains choisirent de quitter l’île et la ville pour se rendre en Algérie française. Cette situation a vu naître au XIXème siècle une forte activité de contrebande entre l’île d’Ibiza et l’Algérie en raison de leur proximité géographique. Près d’un siècle plus tard, à seulement quelques kilomètres de Santa Eularia des Riu, se développe un lieu-dit du nom d’Es Canar. Dans les années 1950, les habitants de cette zone ont bien compris que ce n’était pas l’agriculture qui allait générer de l’activité et des profits pour la zone et ont décidé de s’orienter vers le tourisme. En mettant en valeur la côte et le littoral, les habitants d’Es Canar voient arriver les premiers touristes dès les années 1950. Aujourd’hui, dans cette petite station balnéaire, on peut simplement remarquer que les mœurs ont bien changé puisqu’à l’époque le port du maillot de bain par les femmes était sanctionné par une amende. On peut peut-être regretter aujourd’hui l’urbanisation massive et agressive du front de mer de Santa Eularia des Riu qui a accompagné les années 1970 et la spéculation immobilière de l’époque. Toutefois la ville n’est pas en manque de jolies choses à admirer et de lieux à visiter.
Les lieux et les monuments, trésors de la ville
Si vous séjournez à Santa Eularia des Riu, vous n'aurez pas le temps de vous ennuyer, car la ville est pleine de ressources pour occuper les visiteurs de passage sur l’île. Véritables héritages du passé, les monuments de Santa Eularia des Riu ont tous un charme particulier. On retrouve à Santa Eularia des Riu de nombreuses églises. La ville de Santa Eularia des Riu est surplombée par l’église fortifiée de Puig de Missa, datant du XVIème siècle. L’église de la Mare de Deu de Jesus fut construite par les Franciscains à la fin du XVème siècle pour y accueillir leur couvent. L’église de Santa Gertrudis de Fruitera, édifiée en 1797, réunit les caractéristiques typiques des églises de l’île. Elle possède une façade blanche, le bas de l’église est de couleur bleue et le clocher est de couleur ocre. Grâce à ses couleurs et à son originalité, l’église saura charmer les touristes se rendant sur place. Enfin, l’église de Sant Carles de Peralta, datant du XVIIIème siècle et reconstruite après la guerre civile espagnole. Cette église surmontée d’un clocher et en forme de croix possède l’un des porches les plus longs et les plus colorés de l’île. A l’extérieur, les murs de l’église ont été blanchis à la chaux, caractéristiques que l’on retrouve sur de nombreux monuments à Santa Eularia des Riu. Hormis les églises, à Santa Eularia des Riu, on peut se rendre au musée ethnologique de Can Ros, qui se tient dans une ancienne maison paysanne. Inauguré en 1994, ce musée a pour vocation de retracer l’histoire des îles Pityuses pour permettre aux visiteurs d’en apprendre plus sur la culture, l’économie et les coutumes de l’époque. Entre les expositions permanentes ou temporaires, il est même possible d’assister à des démonstrations artisanales éveillant un peu plus l’intérêt des touristes. Autre musée, dédié à l’art celui-ci, le musée Barrau recense un grand nombre d’œuvres de l’artiste Laurea Barrau i Brunol. D’origine catalane, le peintre arrive à Ibiza en 1912. Fasciné par l’île et tout ce qu’elle a à offrir, ses couleurs, sa lumière, ses coutumes, le peintre y resta jusqu’à sa mort à Santa Eularia des Riu en 1957. Parmi les trésors archéologique nous retrouvons un ancien pont datant de l’époque romaine et permettant de traverser l’unique rivière de l’île, aujourd’hui asséchée. On découvre aussi les ruines d’un aqueduc romain se trouvant à Es Canar, où l’on peut voir également une ancienne poissonnerie, datant elle aussi de l’époque romaine. A Es Canar, se trouve un port de toute petite taille avec ses barques catalanes, bateaux de pêche traditionnels ne mesurant pas plus d’une dizaine de mètres. De retour à Santa Eularia des Riu, le port de plaisance – accueillant des bateaux de plaisance créés pour le loisir – ou la longue promenade longeant le littoral offrent de belles balades aux voyageurs pouvant ainsi profiter de l’air marin et de l’eau cristalline. Si l’histoire et la culture sont importantes à Santa Eularia des Riu, la ville permet aux touristes de pratiquer de nombreuses activités.
Le choix de se détendre ou de se dépenser
Ville côtière en bord de mer, Santa Eularia des Riu possède une plage en plein centre-ville ainsi que de nombreuses plages et criques. Ces plages de sable fin, véritables coins de paradis, entre ciel et mer, donnent aux touristes l’occasion de se détendre et de profiter du soleil et de l’eau cristalline. Mais la plage et la mer donnent lieu à d’autres activités telles que la pêche ou les activités nautiques. La ville de Santa Eularia des Riu possède un club nautique où l’on peut par exemple pratiquer le ski nautique ou la plongée sous marine. Pour ce qui est des activités terrestres, là encore un large choix s’offre aux touristes qui trouveront de quoi satisfaire leurs envies. La ville de Santa Eularia des Riu et ses alentours offrent de nombreux sentiers permettant la pratique du VTT, de la randonnée pédestre ou de la randonnée équestre, à travers des paysages magnifiques et dans un cadre naturel exceptionnel. Pour les amateurs de golf, Santa Eularia des Riu possède l’unique terrain de golf de l’île, parcours à 27 trous où ont été réunis un parcours de 18 trous et un ancien parcours de 9 trous, intégré complétement dans un milieu naturel verdoyant. Autre attrait de la vie locale : les festivités qui alimentent la vie quotidienne tout au long de l’année. A Santa Eularia des Riu, on peut citer les fêtes du premier dimanche de mai en commémoration d’un dimanche miraculeux où les habitants de la ville ont été épargnés alors que les conditions météorologiques semblaient s’abattre sur la ville. Lors de cette fête se tient un défilé de chars décorés. Le 12 février célèbre la patronne lors de la fête de Santa Eularia qui dure environ un mois. A Es Canar, on trouve également le marché hippie qui se tient tous les mercredis pendant l’été. Ce marché qui veut rappeler l’Ibiza de l’époque « peace and love » des années 1970, comporte plus de 400 etals et attire de nombreux touristes chaque année. Enfin si l’on se rend à Eivissa, on peut assister au festival de jazz qui se tient chaque année au mois de juillet depuis 1989.
La ville et ses spécialités
On retrouve dans la cuisine de Santa Eularia des Riu toutes les caractéristiques de la cuisine méditerranéenne. La gastronomie locale s’attache à marier traditions culinaires et les produits de grande qualité. Sur l’île, les plats sont majoritairement cuisinés à base de poissons. Les plats les plus traditionnels sont le guisat de peix – ragoût de poisson, en général du mérou, cuisiné avec des pommes de terre, des crustacés et accompagné d’aïoli – le peix sec – poisson séché aux épices, préparé sur les bateaux de pêche par les pêcheurs eux-même – la borrida de raie, le tonyina à l’eivissa et l’estufat de tonyina – tous deux cuisinés avec du thon. Spécialité pâtissière, les orelletes, sont une pâtisserie dont la forme rappelle celle d’une oreille et sont aromatisées à l’anis et à l’huile d’olive. Pour les boissons, la ville produit le frigola, liqueur traditionnelle de thym, et de nombreux vins de qualité accompagnant à merveilles les plats traditionnels de la gastronomie insulaire. On peut d’ailleurs emprunter, à Santa Eularia des Riu, le train des vignes qui propose un parcours de visites de caves où des dégustations sont organisées. Si la ville regorge de restaurants et de bars où se poser pour se restaurer et boire un verre, il faut se rendre à Eivissa pour profiter de la vie nocturne. La renommée de la ville d’Eivissa en matière de clubs et de discothèques n’est plus à faire et chaque année se sont des milliers de vacanciers qui s’y rendent pour profiter de la ville jusqu’au petit matin.
Rédacteur :
Marion Rouillot
