Points ou centres d'intérêts
Une ville haut perchée
Burgos est nichée sur un plateau de 856 mètres d'altitude. Elle jouit d'un climat continental méditerranéen mais est sujette à des vents rigoureux et froids l'hiver. La région est relativement aride et les températures y sont particulièrement extrêmes. Les habitants ont pour habitude de décrire ainsi le climat de leur ville : « neuf mois d'hiver, trois mois d'enfer ». Si la majorité de la ville se trouve sur un plateau, plusieurs collines séparent différents quartiers. Elles ne s'élèvent pas à plus de 80 mètres. Burgos se trouve à 244 kilomètres au nord de Madrid et constitue une étape vers le pays basque français.
La capitale historique de la Castille
Les premières traces de peuplement à Burgos remontent à 800 000 ans. L'ancienne cité celtibérienne fut prise par les Romains à l'Antiquité. A la chute de l'Empire, elle tomba aux mains des barbares wisigoths et suèves. Les Arabes envahirent la région au VIIIème siècle mais le roi Alphonse III de Leon reconquit ces terres au IXème siècle. Il y bâtit de nombreux châteaux afin d'en faire un bastion chrétien. Burgos fut fondée en 884 dans cet esprit. Le Comte de Castille Dieguo Rodriguez Porcelos décida de la créer pour qu'elle devienne un lieu d'habitation chrétien. Au XIème siècle, la ville devint un diocèse en même temps que la capitale du Royaume de Castille. Etape du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle et de grandes routes commerciales, la ville attirait autant les pèlerins que les marchands. Elle était par ailleurs le lieu d'inhumation privilégié des rois de Léon et de Castille. De nombreux conflits d'intérêts entre marchands, bourgeois, nobles et soldats marquèrent l'histoire de la ville. En 1574, l'évêque de Burgos devint archevêque selon la volonté du Pape Grégoire XIII. Lors de la guerre péninsulaire contre la France de Napoléon, la ville de Burgos fut assiégée en 1812. Enfin, pendant la guerre civile espagnole, la ville fut le siège du gouvernement rebelle de Franco.
La cathédrale gothique de Burgos
La cathédrale Santa Maria de Burgos est reconnue au patrimoine mondial de l'UNESCO. Sa construction fut amorcée en 1221. Son plan s'inspirait des motifs gothiques français. La façade principale a en effet été conçue selon le modèle des cathédrales de Paris et de Reims tandis que le plan constitue une référence à l'église de Bourges. Plusieurs grands réaménagements eurent lieu aux XVème et XVIème siècles. Les flèches, la chapelle du Connétable et le dôme datent de cette époque. Au XVIIIème siècle, une chapelle fut rajoutée et la façade fut en partie remaniée. L'intérieur de l'église comprend certains éléments Renaissance et baroque. Parmi les trésors gothiques de la cathédrale, on trouve le dôme érigé par Jean de Cologne, la chapelle du Connétable de style élisabéthain, un retable hispano-gothique de l'artiste Gil de Siloé et des bas-reliefs tardifs sculptés par Vigarny. Un escalier doré conçu par l'artisan Diego de Siloé constitue le principal ornement Renaissance de l'église. L'église accueille de plus de nombreuses sépultures, parmi lesquelles on compte celles du célèbre Cid et de son épouse Doña Jimenez. Elle abrite même une relique de ce grand homme espagnol. Enfin, le carillon de La Moucherolle offre une addition originale à la cathédrale. Il s'agit d'une statue mécanique qui ouvre la bouche pour marquer les heures.
L'abbaye de Las Huelgas, centre de pouvoir
La Monastère de Santa Maria se trouve à l'ouest de Burgos et fait partie du patrimoine historique de l'Espagne. Le roi Alphonse VIII et son épouse Aliénor de Plantagenet décidèrent d'y faire bâtir un monastère cistercien féminin en juin 1187. Aliénor souhaitait qu'il permette aux femmes d'accéder à des postes de responsabilités équivalents à ceux qui étaient habituellement réservés aux hommes. Dix ans après son ouverture, l'abbaye cistercienne se trouvait à la tête de tous les monastères féminins de Castille et de Léon. L'abbaye devint si puissante qu'elle ne dépendit vite plus que du pape. Elle possédait de nombreuses terres sur lesquelles se trouvaient de nombreuses villas. Les privilèges des abbesses restèrent les mêmes jusqu'à leur abolition au XIXème siècle par le pape Pie IX. Les rois Alphonse XI et Henri II y furent couronnés et de nombreux souverains de Castille y sont enterrés. Le complexe monastique évoque une forteresse. Le cloître roman Claustrillas est l'édifice le plus ancien du lieu. L'abbaye comprend également une église gothique et un cloître mi-gothique mi-mudéjar, le cloître de San Fernando. La façade nord de l'église s'organise en 19 arches symétriques et séparés par des piliers imposants. Une rosette de vitraux a été aménagée dans le mur du transept. Le choeur est orné d'un retable extraordinaire du XVIIIème siècle.
L'Arco de Santa Maria, la porte du Cid
L'Arco de Santa Maria constitue l'une des douze portes d'accès à la ville à l'époque médiévale. Il se trouve à proximité de la place San Fernando Rey, où se dresse la cathédrale de Burgos. Erigée au XIVème siècle, la porte fut entièrement rénovée entre 1536 et 1553 selon les plans de l'architecte Juan de Vallejo. Le Cid l'aurait franchie au retour de ses guerres contre les Maures. La porte fut conçue selon les modèles des arcs de triomphe. Taillée dans le calcaire blanc, son sommet est crénelée. Entre les principaux créneaux, on découvre les personnages les plus importants de la ville de Burgos : Diego Rodriguez, fondateur de Burgos, le premier comte indépendant de Castille Fernand Gonzalez et le Cid lui-même. Un balcon à balustrade est orné d'une sculpture d'un ange gardien et la Vierge Marie domine l'ensemble de l'édifice. A l'intérieur de l'arc, des escaliers médiévaux mènent à la salle principale qui comprend un plâtre mauresque. Plusieurs grandes fresques y narrent les temps forts de l'histoire de Burgos. On découvre également des objets pharmaceutiques anciens, une collection d'armes et un os qui aurait appartenu au Cid. Le monument est classé au patrimoine historique et artistique de l'Espagne.
Espaces verts de Burgos
Les étés sont particulièrement chauds à Burgos. Les visiteurs apprécieront ainsi l'ombre offerte par les parcs et promenades plantés de la ville. Le parc Fuentes Blancas est le plus grand espace vert à vocation récréative de Burgos. A proximité du château, il s'agissait du terrain de chasse du roi Henri III. Aires de jeux, barbecues, plage artificielle, bancs et tables accueillent les passants. Une promenade plantée se trouve aujourd'hui à la place d'une ancienne voie ferrée. Elle comprend 140 hectares de parcs et offre un panorama exceptionnel sur les monuments de la ville.
Le Musée des Beaux-Arts de Burgos
Le Musée de Burgos expose des collections des beaux arts et de trésors archéologiques. Cette double vocation en fait l'un des lieux culturels incontournables de la ville. La section archéologique expose des restes d'animaux du paléolithique ainsi que des fossiles d'hominidés. On y découvre des artefacts préhistoriques excavés dans la région de Burgos. Les bijoux et armes de la nécropole d'Ubierna y sont également présentés. Le département romain comporte des sculptures de marbre dont une merveilleuse statue d'Isis et un buste de Julia Augusta. La section des beaux-arts offre à la vue des visiteurs d'extraordinaires retables des XVème et XVIème siècles ainsi que de nombreuses peintures religieuses.
La gastronomie de Burgos
La gastronomie de Burgos se trouve à mi-chemin entre la cuisine basque et méditerranéenne. Parmi les produits locaux les plus emblématiques de la ville, on compte le queso de Burgos, un fromage de brebis doux et onctueux qui constitue un délicieux apéritif. Le boudin morcilla est une autre spécificité locale. Il se déguste accompagné de riz et est aromatisé aux fines herbes et aux oignons. Ces deux produits sont vendus sur les étals des marchés de la ville. Soupes à l'ail, agneau de lait rôti au four, hachis de porc, truite et lentilles se dégustent enfin dans les restaurants les plus authentiques de Burgos.
Le musée de l'évolution humaine
La musée de l'évolution humaine retrace la grande épopée de l'humanité depuis ses balbutiements. Un espace expose les artefacts et objets découverts dans la chaîne montagneuse de la Sierra de Atapuerca. On y découvre également la reproduction du bateau au bord duquel Charles Darwin entreprit son fameux voyage pour les Galapagos. Les environnements naturels des premiers hommes y sont reconstitués et les visiteurs se promènent alors au cœur de la savane, de la jungle et de la toundra. Le musée comprend enfin dix reproductions particulièrement réalistes de nos ancêtres, parmi lesquels se trouvent l'Homo abilis et l'Australopithecus afarensis.
Rédacteur :
Anne Chabot
