Points ou centres d'intérêts
La ville la plus française d’Amérique
Le visiteur qui arpente les rues de Québec a souvent l’impression de se trouver projeté dans une France du passé au langage suranné. Dans une ville fondée par un français, où plus de 90% de la population parle la langue de Molière, on peut vite oublier que l’on se trouve en Amérique du Nord. Et pourtant, la dualité est là et les québécois ont retiré de cette culture franco-anglo-saxonne un sens certain de l’accueil et de la convivialité, jusqu’à la gastronomie locale qui rappelle celle la France. Sur les menus, on ne s’étonne donc pas de trouver des fromages forts en goût, du lapin, du canard et une vraie culture du vin. Ancienne capitale de la « Nouvelle-France », la ville a longtemps été surnommée « la Vieille Capitale ». La culture française y est encore très forte et les touristes français qui recherchent le dépaysement dans leurs voyages seront parfois un peu décontenancés par cette culture apparemment familière et pourtant bien à part, ayant connu sa propre évolution et cernée par un monde anglo-saxon.
Une histoire française
L’histoire de Québec est bien particulière et explique comment la ville se trouve être une enclave culturelle originale en plein cœur de l’Amérique du Nord, parlant une langue différente du reste du Canada et très jalouse de son identité propre. C’est Jacques Cartier qui, en 1534, quitte Saint Malo afin d’explorer les terres du nord du Nouveau Monde pour le compte de François Ier dans le but d’y trouver la fameuse route des Indes. Il découvre alors cet immense territoire, baptisé « Nouvelle France », et donne le nom de « Canada » à la vallée du Saint-Laurent. Mais la ville de Québec est officiellement fondée près d’un siècle plus tard par un autre français, Samuel Champlain. Il faudra attendre 1617 pour que les premiers colons français viennent peupler ce qui était encore un lieu de négoce, surtout de fourrure. Des familles s’installent alors à Québec, attirées par des privilèges. La ville prend son visage français. Puis en 1763 vient la domination anglaise. Québec partage le statut de capitale du Canada-uni avec Ottawa jusqu’en 1867 où cette dernière est déclarée capitale officielle du Canada par la reine Victoria.
Un développement urbain atypique
C’est sans doute la topographie de Québec qui a le plus influencé sa disposition et son développement. La ville comprend une colline et un coteau au bord du fleuve Saint Laurent, deux parties sur lesquelles se sont organisés les quartiers naissants puis grandissants au fil des siècles. On retrouve le vieux quartier sur le plateau de la colline puis le développement de la ville et son urbanisation l’ont étendue en contre-bas de cette colline, près du fleuve. On parle ainsi de Haute-Ville et de Basse-Ville. Cette disposition particulière offre à la ville un merveilleux camaïeu de couleurs différentes selon les saisons. Les ruelles pavées des vieux quartiers et leurs maisons aux façades ocres sont couvertes de neige durant l’hiver. Autour de la ville, une nature sauvage faite de grands espaces, de forêts et de lacs s’étend à perte de vue.
Une ville de nature
De par sa situation géographique, Québec s’est construite autour de la nature et a su préserver une composante verte très forte au cœur même de la ville. A l’époque de sa fondation, le fleuve Saint Laurent et la rivière Saint Charles permettaient les échanges commerciaux. Depuis, les berges réaménagées sont devenues des endroits très fréquentés par les habitants et les touristes pour leurs points de vue et leurs atmosphères si détendues. Mais ces rivières ne sont pas les seuls cours d’eau qui coulent en ville et Québec est parcourue de petits ruisseaux alimentés par les lacs environnants. Parmi les plus célèbres, on peut citer la rivière Beauport, la rivière Cap-Rouge et la rivière Montmorency qui plus loin forme le spectacle éblouissant des chutes du même nom. En dehors de ces points d’eau, la ville regorge de parcs et jardins qui en font un lieu très aéré. Parmi les endroits les plus fréquentés, on compte les plaines d’Abraham, l’un des plus beaux parcs au monde dans lequel les québécois s’adonnent au ski de fond ou à la raquette l’hiver, le Bois-de-Coulong, les berges de la rivière Saint Charles ou le parc de l’Amérique Latine. Malgré ses dimensions de plus en plus larges, la ville conserve donc cette proximité avec la nature et dans Québec jamais le visiteur n’éprouve de sensation d’étouffement ou de submersion urbaine.
Une ville de saisons
Québec est une ville qui vit au rythme des saisons. Elle change radicalement de température, de lumière et de couleurs selon la période de l’année, devenant ainsi une destination qui se renouvelle chaque trimestre. Elle est située dans une zone au climat continental humide avec une moyenne de précipitations atteignant 1 230 mm chaque année. Ce climat est fortement influencé par les Grands lacs et l’écart des températures annuelles moyennes est de 32 degrés, avec des moyennes de -12,8°C en janvier et de 19,2°C en juillet. La ville connaît ainsi des étés plutôt chauds et humides et des hivers rigoureux et très enneigés. La période la plus propice à une première visite de la ville est donc plutôt l’été, généralement ensoleillé.
La culture à Québec
La ville regorge d’activités culturelles. Ambassadrice de la culture française outre-Atlantique, ce dynamisme culturel est souvent marqué d’une forte empreinte française. On trouve en ville un grand nombre de musées, galeries et centres culturels. Une première étape culturelle incontournable est la visite de l’Aquarium du Québec, qui domine le fleuve Saint Laurent sur un site magnifique et présente la vie de nombreux spécimens des mondes aquatiques de la région. On y observe même des ours polaires vivants, auprès desquels circulent les visiteurs. Les férus de culture et de théâtre seront comblés par la programmation de la ville. Québec a acquis une réputation flatteuse en matière de dynamisme théâtral au point d’avoir été rebaptisée «Québec, ville de théâtre ». Parmi les salles les plus célèbres, on peut citer le grand Théâtre de Québec et le Théâtre du Trident. On y joue des pièces plutôt classiques. Pour voir de la nouveauté et apprécier le potentiel créatif des artistes locaux, il faut se rendre au Théâtre du Périscope ou au Théâtre du Premier-acte. Parmi les salles de spectacles, le Palais Montcalm est sans doute le plus connu et est réputé pour son acoustique. Les amateurs de musiques underground devront plutôt faire un tour du coté du Cercle, une salle dédiée aux mouvements plus alternatifs.
Festivités et événements
Québec propose à ses résidents et à ses visiteurs une programmation très riche en matière de festivités. Les événements se succèdent toute l’année pour le plus grand plaisir de cette communauté qui aime partager et se retrouver dans une atmosphère conviviale. L’un des plus importants est le Carnaval de Québec. Devenu le plus grand Carnaval d’hiver au monde, il a lieu en février et rassemble de nombreuses activités culturelles et sportives autour de défilés très suivis dans les quartiers de la ville. Parmi les attractions que le visiteur ne verra nulle part ailleurs, le Château de glace du Bonhomme Carnaval ou encore un Concours international de sculpture sur neige. Toujours plus surprenant, une course en canot sur le fleuve gelé se déroule durant cette grande manifestation. Autre rendez-vous incontournable, le Festival d’été de Québec a lieu en juillet et propose en plein-air ou dans des salles des spectacles musicaux de tous les styles. Pendant ces deux semaines, l’ambiance de la ville s’électrise et l’animation des rues est étonnante. Pour les amoureux d’histoire, les Fêtes de la Nouvelle-France permettent une fois par an, début août, de se replonger dans le Québec du XVIIème siècle, près de la Place Royale. On y trouve des reconstitutions en plein air des modes de vie de l’époque dans une ambiance conviviale et un désir fort de perpétuer l’identité de la ville. De nombreux autres événements et festivals prennent place à Québec tout le long de l’année, à l’image de la fête de la Saint Jean, et le visiteur ne doit pas manquer de se renseigner sur les festivités ayant lieu durant son séjour.
L’architecture de Québec : sur les traces de l’histoire de la ville
Québec offre un spectacle architectural fascinant et varié qui suit son histoire et les différentes influences qui y sont succédées. Parmi les monuments qu’il faut visiter, les fortifications de la ville permettent de découvrir les systèmes de défense qu’avaient jadis instaurés français et anglais. La citadelle est toujours gardée et la relève constitue une attraction majeure pour les touristes. Pour revivre les temps coloniaux français, la Place Royale est le lieu idéal. C’est là que vivait Samuel Champlain, le fondateur de Québec. On y trouve des restaurants dans des salles voûtées et les rues pittoresques qui l’entourent rappellent Paris, au point que des scènes y ont déjà été tournées pour des films dont l’action se déroule à Paris. Les amateurs d’édifices religieux pourront visiter le Sanctuaire Sainte-Anne de Beaupré, basilique de style néo-roman qui flirte avec le gothique. Dédiée à Sainte Anne, grand-mère de Jésus et sainte patronne du Québec, elle est le premier lieu de pèlerinage du continent nord américain et attire chaque année plus d’un million de visiteurs. Sur la colline Parlementaire, on peut visiter le Parlement de la province tout en jouissant d’une vue splendide sur le reste de la ville. Trésor architectural aussi pittoresque que surprenant, on trouve l’hiver à Québec le seul Hôtel de glace d’Amérique. Enfin, sur les traces du passé de la ville, il faudra emprunter le célèbre Chemin du Roy pour se rendre à Montréal, première route carrossable reliant les deux villes au XVIIIème siècle. Sur la route les manoirs, moulins et autres maisons anciennes attendent paisiblement le regard du voyageur.
La gastronomie locale : la Poutine
Si la gastronomie québécoise a été fortement influencée par la cuisine française, certaines spécialités ont cependant émergé et restent bien typiques de la région. C’est le cas de la célèbre « Poutine », devenue véritable institution nationale. Le restaurant où il est recommandé de se rendre pour savourer ce plat local est « chez Ashton », qui n’existait à l’origine qu’à Québec et a dû ouvrir une antenne à New York pour répondre à une demande croissante de ce plat local. La Poutine fait ainsi la fierté des habitants de la ville, constituant un plat riche et convivial assez proche de l’esprit de cette communauté. Sa composition ne manque pas de solidité puisqu’il s’agit de frites garnies de fromage appelé « skouik-skouik », le tout recouvert d’une sauce barbecue. A l’origine simple menu de fast-food sensé apporter la dose de calories nécessaire pour affronter les rigueurs du froid canadien, la saveur de ce mets riche en goût l’a rendu célèbre et on le trouve désormais sur les menus du monde entier. Evidemment, la Poutine originale a connu par la suite des variantes et l’on trouve désormais toutes sortes de déclinaisons dans les rues de Québec, allant de l’ajout de viande, poulet, jusqu’à celui de sauce bolognaise ou de légumes.
Rédacteur :
Marion Rouillot
