Points ou centres d'intérêts
Une zone naturelle préservée
Porto Alegre se situe sur le delta du Jacui, où se rencontrent les fleuves Jacui, Cai, Gravatai et Sinos dans le rio Guaiba. Trente îles, parcourues de canaux et de baies, constituent l'archipel du Jacui, devenu une zone de préservation écologique en 1989. Porto Alegre se trouve dans une zone de transition entre la forêt tropicale et la pampa du sud du Brésil. 39 km² de la ville sont occupés par des espaces verts, ce qui représente un tiers de la superficie totale de la ville. Les arbres des morros (les collines qui encerclent Porto Alegre) sont protégés et la réserve biologique de Lami visent également à conserver l'écosystème de la région de la ville.
Une ville multiculturelle
Les Amérindiens Tapes et Carijos occupaient le site de Porto Alegre avant l'arrivée des colons. Les premières traces de campements humains indiquent que la région fut peuplée il y a plus de 11 000 ans. Les Carijos furent rapidement réduits en esclavage dès le débarquement des premiers Européens. En 1732, des éleveurs de bétail de l'Etat de Santa Catarina fondèrent Porto Alegre et le campement de Viamão. 20 ans plus tard, les missionnaires jésuites de l'expédition de Gomes de Andrade s'installèrent sur les rives du lac Guaiba. Ils furent suivis par des colons portugais des Açores. De nombreux esclaves africains y furent également conduits. Le gouverneur de la capitainerie de Rio Grande attribua en 1772 soixante enclos de terre destinés à des couples açoriens. La ville prit le nom de Porto dos Casais, ce qui signifie Port des Couples. L'année suivante, la ville devint la capitale de la Capitainerie et disposa d'une cathédrale. De nombreux aventuriers et colons polonais, italiens et allemands se rendirent à Porto Alegre tout le long du XIXème siècle. La révolution Farroupilha se déclencha en septembre 1835 et provoqua de nombreuses tensions. Les gauchos et les farrapos attaquaient régulièrement Porto Alegre, mais la ville résista et reçut de l'empereur le titre de ville « très loyale et valeureuse ». Enfin, le mouvement de la légalité se développa à Porto Alegre et mena au coup d'état de 1964.
La Maison solaire, bâtiment d'exception
La Maison solaire est la plus ancienne bâtisse résidentielle de la ville de Porto Alegre. Au cœur du centre historique, elle fut construite entre 1818 et 1824 pour José Feliciano Fernandes Pinheiro, le premier président de la province de São Pedro do Rio Grande de Sul. Il y vécut vingt-neuf ans et y écrivit les Annales de la Province de Saint-Pierre, qui relatent l'histoire de Porto Alegre. La maison de style colonial fut réaménagée en 1874 selon le style néoclassique alors en vogue. Le gouvernement brésilien acheta cette maison de 1290m² en 1981 et y installa un un musée. On peut désormais visiter la Maison solaire et ses jardins verdoyants émaillés de statues et de fontaines.
Notre-Dame des Douleurs, une construction erratique
L'église Notre-Dame des Douleurs commémore le culte portugais des Sept Douleurs de la Vierge. Ainsi, la prophétie de Siméon, l'exil en Egypte, la perte de Jésus au Temple, le chemin de croix, la crucifixion, le corps inanimé du Christ et enfin la visite de Marie au tombeau de son fils sont représentés par sept épées qui percent le cœur de la Vierge. La première pierre de l'église fut posée le 2 février 1807 par les membres de la Confrérie de Notre-Dame des Douleurs. Les travaux ne furent achevés qu'en 1904. La légende veut que les retards aient été causés par la malédiction d'un esclave qu'on avait pendu pour avoir volé un chapelet de Notre-Dame. L'église se compose aujourd'hui d'un cœur, d'une voûte, d'un temple, d'un escalier, de tours, d'un fronton et d'un bas-relief. La façade éclectique est d'influence germanique. Le plafond de l'église fut peint par Germano Traub et représente des motifs floraux et géométriques ainsi que des médaillons figuratifs. Le choeur se trouve sous un arc en plein cintre, orné de peintures florales et de chérubins. Un groupe de sculptures représente le Christ crucifié entouré de Marie et de Saint Jean.
Notre-Dame de l'Immaculée Conception
La construction de Notre-Dame de l'Immaculée Conception débute le 8 décembre 1851. Elle fut consacrée le 5 décembre 1858 mais sa façade et ses tours ne furent érigées qu'en 1880. Le bâtiment de style colonial, aux murs épais et aux lignes simples est l'un des monuments les mieux préservés de Porto Alegre. L'intérieur est richement orné et présente de nombreuses caractéristiques néoclassiques. Les autels latéraux de l'église abondent en stucs, dorures et bas-reliefs. Le choeur qui trône au-dessus de l'entrée principale est orné de sculptures dorées et de balustrades en fer forgé.
Le Palais Piratini, centre du pouvoir
La Palais Piratini - qui se trouve sur la place de la cathédrale - est le siège exécutif de l'état Rio Grande do Sul. Il fut construit afin de remplacer le Palais de Clay, érigé en 1773 mais depuis délabré. Le Palais ne fut achevé que dans les années 1970, soit presque un siècle après le début des travaux. L'artiste Paul Landowski, qui créa la statue du Christ Rédempteur de Rio de Janeiro, réalisa deux sculptures qui ornent désormais la façade du palais. Il s'agit d'allégories de l'agriculture et de l'industrie. Le jardin du palais abrite une fontaine d'inspiration égyptienne. Enfin, le grand escalier de marbre français mène au bureau du gouverneur, où l'on peut voir un ancien téléphone plaqué or, curiosité du début du siècle.
Richesse du style Art déco à Porto Alegre
Le Club du Commerce fut fondé le 7 juin 1896. Son siège fut inauguré le 29 avril 1939 et consiste en un bâtiment Art Déco à la façade épurée et géométrique. L'édifice de 13 étages est revêtu de sirex rose. La haute société brésilienne s'y réunit dès les années 1940 et le bal des débutantes de la ville y a lieu chaque année. Depuis les années 1960, des concerts et des festivités y ont lieu. Aujourd'hui, le complexe abrite de nombreuses infrastructures : salles de sports et de jeux, piscines, restaurants, courts de tennis et bibliothèques. Le Palais du Commerce constitue un deuxième exemple d'architecture Art Déco à Porto Alegre. Cet édifice de huit étages flanqués d'une mezzanine accueille désormais la Chambre de Commerce de la ville et fait partie de ses trésors architecturaux.
Porto Alegre, ville verte
Porto Alegre est l'une des villes les plus vertes du Brésil. Le Parc de la Rédemption fut aménagé dans les années 1820 sur une plaine humide. Il s'étend sur une superficie de 370 000 m² et comprend une quarantaine de monuments, parmi lesquels on compte une fontaine à la française et des œuvres du sculpteur Antonio Caringi. Un jardin alpin, un jardin asiatique, un mini-zoo et un complexe sportif s'y trouvent également.
Le Parc des Moulins à vent est l'un des lieux les plus charmants de Porto Alegre. Plusieurs répliques de moulins à vent des Açores encerclent un petit lac artificiel peuplé de nombreux poissons, tortues, oies et canards. Le jardin botanique de Porto Alegre fut inauguré en 1958 et comportait déjà plus de 600 espèces à cette époque. Le jardin recouvre aujourd'hui une superficie de 39 hectares. Il abrite une serre de cactus, un musée des sciences naturelles, un poste de surveillance d'oiseaux ainsi qu'une collection d'orchidées et de plantes grasses impressionnante. Enfin, le Delta Jacui constitue une zone écologique protégée. L'archipel qui s'y trouve recèle une flore extraordinaire ainsi qu'une faune particulièrement variée.
Les morros de Porto Alegre, collines boisées
Plusieurs collines encerclent la ville de Porto Alegre et lui confèrent son atmosphère unique. Le Morro Santana est le point culminant de la ville, à 311 mètres au-dessus du niveau de la mer. Formé de rochers de granit, il occupe une superficie de près de 1 000 hectares. Entouré par certaines des grandes artères de la ville, il demeure l'un des lieux naturels préservés à Porto Alegre. Champs, lacs et cascades émaillent ses flancs. Une centaine d'espèces d'animaux y vivent. Il est conseillé de le visiter en présence d'un guide, car la sécurité n'y est pas toujours optimale.
La Morro da Gloria atteint 287 mètres d'altitude. Les antennes de télévision et de radio de la ville se dressent sur cette colline. Le panorama y est exceptionnel : on embrasse du même regard le lac Guaiba et la ville de Porto Alegre.
Le Morro do Osso abrite des oiseaux sauvages et des singes hurleurs roux. Colibris bleu turquoise, pics aspergés à tête rouge et paulines à couronne dorée y volent en liberté et parsèment le site de petites tâches vives et colorées. Lézards et grenouilles rampent enfin sur les terres du Morro do Osso.
Rédacteur :
Anne Chabot
