Points ou centres d'intérêts
Un spectacle à couper le souffle : les chutes d’Iguaçu
Il est peu de beautés comparables. Iguaçu signifie en guarani « grande eau ». Et le nom est plutôt mérité… Plus de 200 chutes, qui s’étendent sur plus de 2,7 kilomètres… Ce sont les deux yeux grands ouverts que le visiteur découvre émerveillé ce spectacle dont il entend le bruit assourdissant à travers la végétation tropicale luxuriante avant de voir la réalité des chutes. La puissance de ces millions de litres d’eau qui s’abattent n’a pas d’égal, ni aux chutes de Niagara ni même au Zambèze. Les chutes ont cette autre particularité qu’elles se trouvent au croisement de trois pays : l’Argentine, le Brésil et le Paraguay. Le fleuve Iguaçu parcourt plus de 1320 kilomètres avant de venir se déchirer sur la cassure géologique qui crée les chutes d’Iguaçu. Le site est classé patrimoine mondial de l’UNESCO, tant pour les chutes que pour la nature tropicale protégée, faune et flore, qui les entourent et les subliment. Evidemment le site attire un monde fou. Il est ainsi préférable de visiter les chutes hors week-ends. En automne, le débit est beaucoup plus impressionnant mais l’eau marron créée un voile qui perturbe la vue du site. Au printemps la vision du site est plus claire même si les eaux sont moins fortes.
Le parc national d’Iguaçu, des deux côtés
Il existe plusieurs façons d’arriver sur le site mais que vous arriviez en taxi ou par vos propres moyens vous devrez payer un droit d’entrée à l’accueil du parc. De là, un bus vous emmènera jusqu’au point de départ du chemin longeant les cascades. A l’accueil le visiteur ne devra pas hésiter à se renseigner sur les excursions sportives à faire dans les chutes ou sur la possibilité de louer les services d’un guide. Une exposition sur la formation géologique des chutes a élu domicile dans ce centre, une manière intéressante d’entamer la plongée vers ce spectacle. C’est donc un sentier, d’une longueur d’environ 1,2 kilomètre, qui longe les chutes. On commence par entendre un bruit sourd sans trop apercevoir ce qui se joue de l’autre côté de la végétation luxuriante. Puis soudainement un point de vue grandiose saisit le visiteur avec une vue imprenable sur les quelques 1500 m3 d’eau qui se déversent en moyenne chaque seconde. Les chutes étant plus nombreuses du côté argentin, c’est bien de ce côté, brésilien, que la vue est la plus panoramique. Le chemin s’achève sur une passerelle qui s’avance au-dessus de la plus grande chute, la bien-nommée et terrifiante « Garganta del Diablo » ou « Gorge du diable ». Les sensations et l’humidité sont garanties au bout de ce promontoire plongé dans un nuage de vapeur d’eau !
Du côté brésilien, le sentier de visite est assez court. C’est pour cela qu’il est recommandé de n’y passer qu’une journée avant de se rendre dès le lendemain du côté argentin, où les installations et chemins à parcourir sont plus longs, plus nombreux et mieux aménagés. Une fois à l’intérieur du parc argentin, vous pourrez aisément marcher le long de l’ensemble des chemins offrant des panoramas et points de vue variés et plus magnifiques les uns que les autres. Passerelles, train, chemin bétonné, le lieu est beaucoup plus organisé que du côté brésilien et marque parfois un peu trop le contraste avec la nature anarchique et luxuriante environnante. Mais les différents circuits proposés sont tous différents et à chaque nouveau point de vue le visiteur s’émerveille. Seconde forêt tropicale du continent, l’écosystème est menacé, mais on peut tout de même avoir la chance d’y croiser plusieurs types d’oiseaux exotiques ou de caïmans et autres reptiles, pumas, jaguar et tapirs… Pour ceux qui ne se contenteraient pas de marcher il est possible de réserver une balade en hélicoptère au-dessus des chutes ou encore d’aller affronter leur puissance depuis un bateau. Après avoir exploré le côté plus sauvage brésilien depuis lequel on pouvait observer la majorité des 200 chutes qui déferlent du côté argentin, le visiteur pourra ainsi, depuis le côté argentin, approcher de tout près les eaux furieuses et assourdissantes.
Coté argentin ou brésilien ?
La question se pose donc inéluctablement : mieux vaut-il visiter les chutes du côté argentin ou brésilien ? La réponse est simple, il faut faire les deux ! Chaque côté apporte une vision bien différente du site. Coté argentin, le site est plus organisé avec une multitude de chemins qui parcourent les abords des chutes et livrent des panoramas très différents, en hauteur sur des passerelles, plus basses, plus proches des chutes etc… Mais le coté brésilien a aussi ses atouts avec son chemin plus sauvage grâce auquel on découvre peu à peu les chutes à travers la végétation dense. Dans tous les cas il est facile de rejoindre l’un ou l’autre côté et le mieux est donc de les combiner durant le séjour.
Le parc des oiseaux
Si le parc nous promet de croiser quelques espèces animales, en réalité cela arrive assez peu fréquemment. Après avoir visité le site des chutes, ne partez donc pas sans avoir fait un détour par le parc des oiseaux, ou « Parque das Aves » situé du côté brésilien. Il s’agit d’un parc ornithologique de plus de 5 kilomètres, proposant aux visiteurs une balade parmi les espèces brésiliennes les plus colorées. La promenade passe à l’intérieur des immenses volières où l’on peut approcher ces spécimens de très près, pour le plus grand bonheur de nos yeux ébahis par tant de couleurs vives. L’entrée n’est pas très coûteuse et la visite n’est pas réservée aux seuls amateurs d’oiseaux, bien au contraire. C’est à travers le Brésil et sa jungle toute entière que l’on croit cheminer. A voir : Toucans multicolores, nandous, colibris, aras, perroquets fluos, vautours, aigles, ibis rouges et autres flamants roses… La réserve accueille plus de 800 oiseaux tropicaux et quelques reptiles et papillons. Si le spectacle de voir ces animaux enfermés peut émouvoir les âmes sensibles, il faut reconnaître que le lieu a le mérite de sensibiliser les visiteurs à la faune locale et de leur faire prendre conscience de la beauté naturelle du Brésil.
Puerto Iguaçu en Argentine
Le visiteur a le choix de visiter les chutes en séjournant à Foz do Iguaçu ou Puerto Iguaçu. Depuis ces deux villes l’accès au site est facile. La seule différence est que la première se situe au Brésil et la seconde, en Argentine. En Argentine, Puerto Iguaçu offre un cadre un peu plus petit et sauvage. Elle est comme un grand village qui sortirait de la jungle. Sa visite ne revêt pas d’intérêt particulier si on loge au Brésil à Foz do Iguaçu, mais peut être une alternative pour se loger moins cher si l’on a déjà fait le côté brésilien des chutes et que l’on prépare le côté argentin. La ville est facile d’accès depuis le réseau de bus argentins ou depuis l’aéroport car la ville dispose également de son aéroport.
Les alentours de Foz : le barrage d’Itaipu
A une dizaine de kilomètres au nord de Foz do Iguaçu on trouve le barrage d’Itaipu. Bâti en 1975 il avait été fortement critiqué pour son impact environnemental, poussant les autorités à créer des zones-tampons de refuge pour la faune et la flore qui y vivaient, un cas assez à part en matière environnementale. Avec son demi-million de visiteurs par an, le barrage attire et la visite se veut instructive. On y apprend qu’il s’agit du plus grand barrage du monde, fournissant 20% de son énergie électrique au Brésil et 90% de celle du Paraguay ! Le spectacle de ce barrage en été est un peu décevant car les vannes ne connaissent pas alors un débit impressionnant. Le reste de l’année c’est très différent et le débit peu atteindre quatre fois celui des chutes toutes proches lorsque les vannes sont ouvertes. Un bus emmène les visiteurs de l’accueil jusqu’au cœur du barrage pour une visite sur le site. Afin de vous y rendre, il suffit de prendre le bus direction « Villa C » depuis Foz do Iguaçu. Pour poursuivre ou commencer la visite, vous trouverez l’écomusée d’Itaipu qui retrace la construction du barrage ainsi que le refuge biologique de Bela Vista, un zoo ou l’on apprend à connaitre la faune et la flore qui ont été menacés par ce barrage.
La vie nocturne
Ville touristique ou non, Foz de Iguaçu est avant tout brésilienne. Il ne faut donc pas rater la vie nocturne en ville le long de la rue principale. La jeunesse locale vient s’y déhancher aux rythmes latinos ou de la variété internationale. L’occasion pour les voyageurs de se reposer après la marche de la journée et de déguster quelques cocktails locaux. La ville attire un grand nombre de touristes du fait de sa proximité avec les chutes mais reste une vraie ville, développée surtout depuis la construction du pont qui la relie au Paraguay et du barrage d’Itaipu. Les curieux de la culture locale pourront donc malgré tout se sentir en immersion dans un Brésil tropical.
Gastronomie dans la ville
Si la gastronomie brésilienne est riche et variée, Foz do Iguaçu ne s’est malheureusement pas développée autour d’une offre culinaire à sa hauteur. Le visiteur pourra néanmoins goûter les spécialités brésiliennes les plus typiques, notamment la viande dans une churrascaria. Les prix sont cependant assez élevés car ils s’adressent aux touristes. Dans le parc, c'est pareil. Pour ceux qui aiment les découvertes il est tout de même possible d’arpenter la ville à la recherche de quelques restaurants offrant des buffets. Dans tous les cas, la nourriture de la jungle ne décevra personne, le visiteur peut donc opter pour des fruits tropicaux, succulents et en abondance partout dans la région.
Rédacteur :
Marion Rouillot
