Points ou centres d'intérêts
Le village du Dussel
Littéralement, Dusseldorf pourrait être traduit par « le village du Dussel », du nom du cours d’eau dont le delta, qui se jette dans le Rhin, a historiquement servi de camp de base pour l’établissement de ce qui était au départ un petit village. Mais si la ville tient son nom du Dussel, c’est assurément le Rhin qui a mené à son développement, au point qu’elle est devenue la capitale de son Land, la Rhénanie du Nord-Westphalie, première région d’Europe en terme de produit intérieur brut et de parité de pouvoir d’achat. La capitale rhénane s’est principalement bâtie sur la rive droite du grand fleuve. 9 de ses 10 arrondissements s’y trouvent, le quatrième arrondissement étant le seul à se trouver sur la rive ouest du cours d’eau. La ville se trouve au sud-ouest de la zone urbaine industrielle de la Ruhr, en plein cœur de l’émulation économique de cette grande région d’Europe connue sous le nom de la « banane bleue ».
Comme on l’a vu, la ville a été construite sur un delta, et la topographie des lieux est relativement plate, le point culminant étant la colline de Sandberg à l’est de la ville, s’élevant à une hauteur de 165 mètres. Les hivers y sont modérés, avec peu de précipitations neigeuses, et les étés peuvent y être chauds, mais jamais au point d’en être étouffants.
Un centre de la mode
L’un des principaux attraits touristiques de Düsseldorf, c’est la mode. Parfois surnommée le « petit Paris », la ville a depuis le XIXème siècle accueilli des modistes et des créateurs. Rares sont les designers n’ayant pas pignon sur rue dans la ville. On compte, entre autres, Armani, Gucci, Kenzo, Prada, Burburry, Jil Sander… L’un des plus grands marchés de la mode au monde est d’ailleurs organisé à Düsseldorf, historiquement créé par Igedo. Les défilés et marchés de la mode les plus renommés sont sans conteste Collections Première et GDS (marché international de la chaussure), deux évènements à ne pas rater si les vêtements sont la raison de votre intérêt pour la belle cité rhénane. Durant ces évènements, la ville vit au rythme de la mode, des soirées en rapport avec les défilés étant organisées dans tous les clubs, et des ventes privées se tenant dans tous les magasins. Le bon moment donc pour vivre à 100 à l’heure, achetant de jour les atouts à porter le soir.
Si les grandes enseignes ne sont pas accessibles pour vous, sachez que la ville a également une grande population étudiante et un grand nombre de ces étudiants suivent des cursus de créateurs dans les écoles de mode de Dusseldorf. A l’image de Sabine Schumacher ou Renate Harvan, qui ont ouvert leurs ateliers et comptoirs dans la ville après y avoir terminé leurs études, de nombreux jeunes designers tentent de percer, et n’attendent que vous pour porter leurs créations originales, à un prix souvent plus abordable que celui des griffes renommées, et avec le bénéfice de l’exclusivité. Où vous procurer alors ces articles alléchants ? En ce qui concerne toutes les grandes enseignes, la célèbre rue de Konigstrallee (l’allée royale) sera votre première destination. Rue effectivement digne d’un roi, elle représente une destination de choix autant pour sa beauté, les magasins de luxe y alignant leurs vitrines sophistiquées face aux majestueux marroniers plantés le long d’un canal qui suit la rue sur environ un kilomètre, jusqu’au principal parc de la ville, Hofgarten. Le côté est de la rue est entièrement commercial et vous pourrez remonter toute la rue, passant d’une boutique de designer à l’autre, en passant par les enseignes de prêt à porter de luxe et les magasins de produits de luxe en tout genre, dans lesquels vous serez toujours assuré de n’avoir que des articles exclusifs à la pointe de la mode. Si Konigsallee ne vous suffit pas, parallèle à la rue aux marroniers se trouvent la vieille ville et particulièrement la rue de Schadowstrasse, rue aux commerces faisant les plus hautes ventes du pays.
Le cabaret, une culture locale
La mode n’est pas le seul aspect culturel par lequel s’illustre Dusseldorf. Dès le milieu du XXème siècle, les gens se déplaçaient pour assister aux spectacles de cabarets de la fameuse enseigne Kom(m)ödchen, annonçant déjà une vie nocturne animée. De plus, en voyant naître en son sein le groupe mythique Kraftwerk dans les années 70, Düsseldorf s’est vu donner une qualité de ville pionnière de la musique électronique et particulièrement le courant Krautrock. Dans le sillon des fameux robots de Kraftwerk nacquirent par la suite les références que sont des groupes tels que Warlock, die Krupps, D.A.F ou encore La Düsseldorf.
Le mode de vie de la jeunesse et de la population estudiantine a été marquée par l’influence de ces groupes, et la scène locale est très vivace, avec de nombreux concerts donnés en particulier dans les bars de la rue de Bolkerstrasse (un peu touristique) les rues de Ratinger Strasse et Kurze Strasse, quant à elles préférées par les jeunes artistes, créateurs ou étudiants.
Une architecture à découvrir
Une excursion parfaite peut être de passer une après-midi à la découverte d’Altstadt, la vieille ville. Situé au centre du premier arrondissement de Düsseldorf, ce petit quartier historique est constitué d’une place du marché, sur laquelle se tient le Rathaus, ancien hôtel de ville, magnifique bâtiment de brique surplombant la place de son petit clocher tout de lierre vêtu. Prenez une des rues pavées bordées de restaurants et de bars, et vous passerez au hasard devant le collège-lycée Sainte-Ursula. Ne manquez pas non plus le Schlossturm, tour blanche et ronde datant de la Renaissance, qui vous offrira une belle vue sur le quartier et sur la Basilique Saint Lambert. Le soir approchant, vous n’aurez que l’embarras du choix d’un bar où vous mêler à la population et où déguster la célèbre Altbier typique de Düsseldorf. La vieille ville accueille en effet plus de 300 bars et boîtes de nuit, ce qui lui vaut le surnom local de « plus grand bar du monde ».
Si vous êtes en Allemagne depuis trop longtemps et que vous avez envie d’un peu de dépaysement, allez faire un tour dans les magasins japonais du côté d’Immermannstrasse. Esthétiquement, le quartier n’a rien d’attrayant. Mais ce qui fait sa richesse, c’est l’incroyable communauté nippone qui s’y est installée, faisant de Düsseldorf la ville accueillant la plus grande population de Japonais en Europe. Les magasins y sont donc très complets, des épiceries vendant tous les produits courants qui font la joie des amoureux du Japon, et dans les restaurants, la plupart typiques et de grande qualité, vous trouverez l’une des rares occasions de manger de véritables sushis préparés traditionnellement.
Une vie culturelle riche et rythmée
Votre séjour est prévu pour le début de novembre et vous avez peur de ne pas trouver d’animation dans les rues ? Pas d’inquiétude, Düsseldorf tient l’un des carnavals les plus grands et renommés d’Allemagne, avec celui de Cologne, et cet événement est toujours l’occasion pour les deux villes de se surpasser dans une émulation acharnée. Ouvert du 11 novembre jusqu’au mercredi des cendres, le carnaval est bien sûr à son point culminant le jour de Mardi Gras, qui voit défiler dans les rues un cortège de près de trois kilomètres de chars, d’associations et tout simplement d’une foule d’environ un million de personnes déguisées. Si vous êtes une femme, vous pouvez aussi participer à la nuit des femmes, le jeudi précédant mardi gras, durant laquelle les femmes s’engouffrent dans l’hôtel de ville afin de prendre le pouvoir, la tradition exigeant qu’elles coupent la cravate de tout homme se trouvant alors sur leur passage. Un morceau de la cravate du maire de la ville fera sans nul doute un trophée de choix à ramener de vos vacances et à exposer au-dessus de votre cheminée.
Une autre tradition ancestrale de la ville sur le Rhin est la tradition de la figure gymnastique de la roue. Liée à une vieille légende, l’image de l’enfant en train de faire la roue est maintenant l’un des symboles de Düsseldorf. Une balade originale consiste à faire le circuit de la roue et à suivre un tracé dans la ville en découvrant dans tous les détails de l’architecture et de l’urbanisme la présence des Radschläger, ces personnages effectuant la pirouette.
Rédacteur :
Anne Chabot
